FLASHBACK : I'm no superman ft. Naoki

Sam 14 Mai - 13:02

I'm no superman × ft. Naoki

C’est avec un soupire satisfait que Daisuke s’était laissé choir sur le divan du salon – que dis-je, de SON salon. Pour la première fois de sa vie, il avait son chez lui, son havre de paix, un endroit où il n’aurait plus à subir en permanence les reproches, les menaces et les déceptions de son frère ainé sans compter les incessants conseils de ses parents pour qu’il ressemble toujours un peu plus au fils prodige. Non, il était libre, ou du moins, aussi libre que possible quand votre nom vous pèse comme un boulet au pied et que vos responsabilités vous étouffent. Il avait même rapatrié son chinois préféré et ici, dans ce modeste appartement, ils avaient leur bulle, leur petite coquille contre ce monde merdique où tout état décidé à leur place. Et pourtant…Malgré les mois qui s’étaient écoulés depuis son emménagement, malgré les objets divers qu’il avait regroupé pour faire de cet endroit son « chez lui » et malgré le silence radio de son frère ainé, Daisuke vivait comme un animal traqué, incapable de repousser cette peur qui lui nouait les entrailles et qui lui fredonnait d’un ton moqueur, que les conte de fée n’existent pas et qu’un jour, sa fuite si réussi serait terminée. Un jour, il devrait faire face à la musique, se ranger, se soumettre à la dictature fraternelle et enterrer à jamais toute idée de rébellion. Un jour oui, mais pas ce soir. Ce soir, il regardait son salon comme Mufasa avait un jour observé sa savane, heureux de constater que chaque élément composant son royaume était bien en place.

En s’étirant pour poser ses pieds sur la table basse – un luxe qu’on lui avait longuement interdit et qui déplaisait a son bourgeois de frère au moins autant que le simple prénom de son cadet, Daisuke avait laisser errer son esprit. Il n’aurait jamais la paix, même à son âge, il le savait, et il ne serait pas non plus en sécurité dans l’ombre de son ainé, la haine que son frère lui vouait était palpable. Si palpable, qu’il se demandait parfois si les menaces de mort qu’un jeune Makoto avait déjà profané suite à « l’emprunt » de ses affaires par son jeune frère, étaient bel et bien des conneries d’enfant… Parfois, il avait peur que les années aient uniquement donné à son frère les outils pour ne pas se faire pincer, plutôt que la maturité de cesser d’haïr avec véhémence son cadet. Un sourire résigné flottait sur ses lèvres, ça ne changerait jamais, jamais, le mieux qu’il puisse espérer, c’était de demeurer un pion qui ne fait pas trop de vague, et qu’un jour on oublie son appartenance au clan Serizawa. De toute façon, il n’avait jamais trouvé sa place dans la froideur et le côté calculateur des siens, il était plutôt impulsif, vif, et ne jouait pas si bien au jeu du pouvoir. Il jouait même plutôt mal, sa franchise – qui se dissipait au fil des années, était probablement sa plus grande faiblesse… Si Cersei l’avait guidé, elle lui aurait bien dit, qu’en jouant aux jeux des trônes, on gagne ou on meurt… et que personne ne gagne quand Makoto joue.

Oh comme il aurait voulu prendre le premier passeport à sa portée et disparaitre. Il aurait pu changer de nom, devenir un Sanchez et refaire sa vie au Mexique, élever des lamas. Il aurait pu faire tant de chose, vivre avec rien, mais au lieu de ça il avait un chemin tracé devant lui et aucune possibilité d’y échapper. Daisuke avait depuis longtemps – merci douce moitié chinoise – son faux passeport et un plan d’attaque, rangé dans le coffre-fort de sa chambre. Et plusieurs fois même, il avait fait le chemin entre son appartement et l’aéroport avec l’envie de partir à jamais, de changer entièrement de vie… Le seul hic, c’était que cette astuce aussi futée soit-elle, était sans arrêt stoppée par la photo de son neveu qui trainant dans son porte-feuille. Naoki… n’eut été de cette promesse d’enfant, de son attachement sans borne pour le petit, attachement qui le faisait imaginer les pires coups pour soutirer un peu de temps oncle-neveu à son frère, attachement qui lui faisait découvrir le courage, Daisuke aurait pris le large depuis longtemps. Il aurait voulu… mais comment pouvait-il abandonner derrière la seule personne sur terre qu’il considérait comme sa famille? Il aurait abandonné Alfred (un jour, une furie lui fera payer une telle idée), Xialei, n’importe qui sans problème, n’importe qui sauf cette petite bouille bridée qui lui donnait une force insoupçonnée.

Assis sur son canapé, il en était à échafauder un autre plan qu’il ne mettrait jamais en œuvre, lorsqu’un « toc » timide se fit entendre sur sa porte d’entrée. Première pensée de crétin? Sa voisine devait enfin avoir remarqué qu’il était canon et elle venait enfin lui souhaiter la bienvenue – et en petite tenue en prime hein, quitte à rêver! Il s’était levé, replaçant ses cheveux sombres d’une main, prêt à faire découvrir la vallée Daidaiesque à cette pauvre femelle perdue. Parce que oui, s’Il y a une chose qui se succédait dans sa vie plus rapidement que les jours de la semaine, c’était bien les femmes… douces créatures, à croire qu’il retrouvait dans leur étreinte brève et unilatérale, l’affection qu’il n’avait jamais reçu depuis son jeune âge. Un sourire charmeur aux lèvres, la chemise soigneusement défaite dans le haut, il avait ouvert la porte pour tomber nez à nez avec….

Déjà, il avait dû baisser les yeux. Était-elle naine? … Après trois jours sans batifolage, il était prêt à essayer la viande de hobbit. Et pourtant, son regard s’était fait plus surpris, ses yeux s’écarquillant sous la réalisation alors que son sourire prometteur devenait presque…. Attendri. Était-ce une Kobiwan vendeuse de biscuit qui venait de frapper à sa porte? Détrompez-vous, il ne les aimait pas encore au bac à sable! Son regard qui s’illuminait venait de tomber sur la seule personne au monde, qui pouvait lui tirer cet air fier et lui faire tomber le torse sans avoir à porter une mini-jupe. « Naoki? »

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Sam 14 Mai - 16:20

I'm no superman

Daisuke & Naoki

Il ne savait pas vraiment ce qu'il était en train de faire. C'était probablement une mauvaise idée, le probablement en moins. Il était juste... parti. Il était supposé attendre sagement, mais il ne l'avait pas fait. Il revoyait son père ajuster sa cravate avant de sortir de sa chambre, il l'entendait à nouveau lui dire « On n'en n'a pas terminé tous les deux, alors ne te couche pas et attends moi. » et s'il n'attendait pas après une réponse pour que son fils suive ses directives, il ne soupçonnait pas non plus qu'il puisse avoir une réaction pareille. Difficilement, il s'était relevé et avait fixé la porte de sa chambre de longues minutes. Il s'était demandé pour combien de temps il en avait avec ce rendez-vous tardif et imprévu. Mais il ne savait pas vraiment s'il souhaitait un long répit ou que "ça" se termine rapidement pour ce soir. Dans le fond, l'attente c'était pire. Il aurait même préféré avoir toute sa punition d'un coup pour... c'était quoi cette fois ? Il ne savait plus tellement, s'il avait su.... Aujourd'hui, il avait bien veillé à tout faire correctement. A l'école, il ne s'était rien passé de particulier et il s'était mis à ses leçons dès son retour. Il avait tout terminé et en avait même fait un peu plus. Il n'espérait pas franchement des compliments, il essayait juste de donner le moins de raisons possibles à son père qui n'attendait pas toujours après.

Quand il était rentré, il avait suffi qu'il croise son regard pour qu'il comprenne que ce soir, il ne serait pas épargné. Ce « Nous avons à parler après le dîner. » n'était pas utile pour l'assurer de la suite mais l'avait rendu plus anxieux pour toute la durée du repas où il n'avait pas été capable de toucher à son assiette. On ne lui avait pas parlé et il n'avait pas vraiment écouté sa mère discuter de son dernier client avec un certain entrain... il n'y avait que quand elle parlait de son travail qu'elle en avait... parfois.
Rapidement, ses pensées s'étaient orientées sur sa propre journée et il avait cherché un éventuel faux pas... et si ça remontait à quelques jours auparavant ?
« Monte. Je te rejoins» ... est-ce que ça avait une quelconque importance ? Écouter, faire des efforts ensuite, il avait fini par se dire que ça ne changeait pas grand chose. C'était comme ça, pas autrement. Tout ce qu'il pouvait faire c'était attendre que son père en ait terminé en essayant de ne pas l'énerver plus.

Ce soir, rien n'avait été différent de d'habitude... excepté son regard vers sa porte. Partir, il y avait déjà pensé. Mais comme un rêve que l'on fait pour se permettre de tenir. Jamais il n'oserait. Ce n'était que des images pour se donner l'occasion de penser à quelque chose de mieux... et d'impossible.
Pourtant, ce soir, cette petit voix imaginaire lui avait soufflé « Fais le » et si ses pas s'étaient fait hésitant, il était sorti. Il avait pris de l'argent, n'avait pas risqué d'aller chercher un manteau et il était revenu dans sa chambre pour en ouvrir la fenêtre. S'il était retombé un peu durement sur le sol, il n'avait pas senti une douleur plus forte qu'habituellement.
Oui, peut-être qu'il avait pensé que c'était stupide, qu'il allait avoir encore plus d'ennuis après ça... mais cette pensée n'avait pas su calmer cette idée un peu folle et il s'était retrouvé à la gare où il aurait pu se démonter. Un enfant de 9 ans, seul, la nuit, qui prend un ticket ... son père serait appelé et il n'aurait gagné que des problèmes. Qu'est-ce qu'il espérait gagner de toute manière s'il y arrivait ?

« Bonsoir. » évidemment que l'homme au guichet lui avait demandé ce qu'il faisait ici tout seul. C'était sa seule chance de rebrousser chemin en espérant que son père ne se soit pas déjà rendu compte qu'il était parti « Je prends les billets pour ma mère et moi. » son idiotie ne s'était pas arrêtée là et il pouvait s'estimer chanceux que la femme qu'il avait désigné se retourne à ce moment là et qu'elle réponde à son signe de main. Il n'avait pas demandé son reste une fois deux tickets, au lieu d'un, en main.
Dans le train, il avait choisi un siège en retrait de ceux déjà occupés et n'avait pas mis cette solitude à profit pour redevenir un Naoki plus raisonnable. Tokyo... une fugue pas franchement loin.
Mais peut-être qu'il ne fuguait pas réellement... ou pas que... et c'était bien pire.

Pendant tout le trajet, il avait trituré ses doigts nerveusement. Ce n'était qu'un peu plus... endurer était sa meilleure chance mais... il était fatigué. Il n'en pouvait plus. S'il avait une chance que ça s'arrête, c'était celle-ci. La crainte que son père ait raison sur cette option lui donnait des doutes un peu trop forts oui... mais ils étaient dominés par son état. Il était à bout. Et à l'arrivée, il n'avait pas fait le chemin inverse et s'était retrouvé seul devant la gare. Prendre un taxi. Donner l'adresse. Et surtout ne pas avoir l'air trop nerveux. Son père lui avait appris à avoir l'air décontracté. Ce soir, il devait y mettre tous ses efforts. Proposant le mensonge choisi dans le train au chauffeur, il lui avait raconté aller chez son grand frère qui devait le garder ce soir. Ses parents n'étaient plus ensemble et son père n'avait pas pu venir le chercher à la gare parce qu'il travaillait tard. Il y avait mieux mais l'homme avait à peine vérifié qu'il rentre bien à l'intérieur.
Il l'avait fait... il ne parvenait pas à y croire mais il l'avait fait.

Pourtant, maintenant qu'il se retrouvait devant cette porte ... il n'était plus si certain qu'y frapper soit une si bonne idée que ça. Sa main qui s'était levée n'avait pas osé annoncer sa présence et était retombée le long de son corps aussitôt. Nerveusement, il avait trituré la couture de son pull avec ses doigts.
Est-ce qu'il voulait réellement faire ça ? Si son oncle le rejetait, il ne lui resterait plus rien à part les ennuis dans lesquels il s'était mis tout seul. Il ne pouvait pas vraiment briser cet accord avec son père... si ? Montrer simplement à quel point il était pathétique et espérer que ça y change quelque chose.
Intérieurement, la petite voix de l'ami qu'il s'était imaginé l'avait encouragé et sa main avait fini par se redresser pour frapper à la porte d'un coup trop faible pour qu'il n'espère pas dans le fond que personne ne vienne lui ouvrir.

Il était trop tard pour faire demi-tour. Et même s'il l'avait pensé quand la porte s'était ouverte, son regard était déjà tourné vers le couloir. Le relevant vers son oncle, il avait presque aussitôt baisser les yeux au sol. Il était supposé dire quelque chose. Oui. Mais les discours que son père lui avaient appris à tenir, il s'en tirait mieux pour les réciter quand il ne sortait pas du rôle.
S'il avait regardé le couloir à nouveau, il ne l'avait fait que de courtes secondes avant de finalement oser briser le silence d'un formel « Bonsoir. ». Si son père avait été là, il aurait ajouté un « mon oncle » mais le « tonton » auquel il avait le droit quand personne n'écoutait n'était pas venu non plus. « Est-ce que ... »... avait-il seulement préparer ses mots avant de venir ici ? De nombreuses fois, il s'était imaginé y venir tout seul. Dans des versions plus fantasques, il se voyait même lui demander de partir avec lui quelque part et parfois même il rêvait que son oncle l'adopte. Mais ce soir, il se voyait mal lui demander une chose pareille quand elle n'appartenait qu'à son imagination un peu stupide dans laquelle il se perdait beaucoup trop.

« Est-ce que... je peux rentrer ? »

C'était un début. Pour la suite... il n'en savait toujours rien et sa main s'était resserrée sur le bas de son pull tandis qu'il tentait de s'encourager intérieurement.
C'était son oncle... il n'était pas comme les autres. L'attitude qu'il avait avec lui était loin de ressembler à celles des autres membres de leur famille. Son attitude en général était différente de celle adoptée par le genre Serizawa... et c'était sans doute pour ça qu'il avait commencé à être un peu trop intrigué, un peu trop attiré, par des différences qui lui plaisaient au lieu de le révulser comme elles le faisaient avec son père.

Codage par Emi Burton

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Mer 25 Mai - 22:51

I'm no superman × ft. Naoki

Aussi heureux soit-il de sa nouvelle liberté, de son appartement et du vent de fraicheur que l’éloignement familial lui laisser savourer, une partie de lui, quelque part dans son esprit tordu et dans ce petit pincement au cœur rien que d’y penser faisait grimper en lui le démon de la culpabilité dès qu’il s’imaginait son filleul si seul dans la demeure parentale, et sans oncle pour y surgir à tout moment en tentative de rompre la routine – généralement, il fredonnait des Disney sous le regard meurtrier de son frère ainé qui se pliait pourtant à la visite fraternelle pour la bonne presse… et pour éventuellement empoisonner son cadet au goûter… De belles visites… dieu seul sait combien il était heureux de limiter son exposition à sa famille à ces occasions ciblées! … Et pourtant, aussi heureux pouvait-il être d’avoir enfin de feu vert pour vivre sa vie loin des griffes de son frère et de ses parents, le questionnement constant de l’état de son neveu lui avait causé plus d’une nuit d’insomnie. Naïf, il s’imaginait Naoki prisonnier de règles strictes et de parents automates – et interdit de visionnement de Disney, quel enfant peut se développer normalement dans un visionnement du roi lion ou un marathon d’Aladin hein?? -, il l’imaginait forcés à enfoncer connaissances et perfection dans son esprit alors qu’il devrait simplement s’amuser comme les gamins de son âge… Et si ce genre de tourments suffisait à priver notre tonton Dai’ de sommeil, imaginons un peu combien la vérité le plongerait dans un enfer dont il ignorait les profondeurs. Heureusement pour lui, il s’imaginait avoir laissé son neveu dans un monde catégorique et autoritaire qui ne briserait que son besoin de liberté, pas ses os. Et pourtant… dans les moments comme ce soir, assis sagement sur le divan de son antre, il ne pouvait que songer combien tout serait plus simple s’il avait glissé le gamin dans ses bagages en quittant l’enfer Serizawa….

Tout ce qu’il pouvait se promettre, c’était de trouver le courage de retourner là, et de conserver intact le lien spécial qu’il avait avec son protégé, de le sortir de cette cage une fois de temps en temps et d’espérer qu’il trouve en lui-même et dans les mauvaises idées de son ainé la force de s’enfuir de lui-même. … On parle d’un enfant Dai… pas d’un chien… qui a dit que les humains ne peuvent être des animaux domestiques hein? Une naine a longuement collectionné les Nelly! Et puis… un jour, Naoki voudrait voir la lumière et son oncle comptait bien être là pour l’aider à prendre la fuite et à faire un remake de Prison Break! Daisuke était un maître de l’évasion… Bien meilleur qu’un coréen dans une vie antérieure qui rampait sous le bar en quête d’un verre de contact fictif! Et pourtant, aussi brillant soit-il, au moins dix fois semaine, Xialei devait ramener sa moitié nippone à de meilleurs sentiments et lui expliquer en long et en large que l’adoption que son neveu était impossible et que son kidnapping était illégal. Parce que oui, n’eut été de la voix emmerdante de sa conscience chinoise, à n’en point douter qu’il aurait tenté un enlèvement d’enfant. L’envie de l’amener loin, de partir avec lui le prenait aux entrailles à chaque fois qu’il se retrouvait dans une exposition, une présentation, n’importe quel accomplissements de son neveu qui le rendait radiant de fierté en comparaison avec les parents du prodiges qui semblaient toujours viser plus haut, mieux…. Ce qui horripilait notre bridé. Tout cela serait tellement différent s’il prenait les décisions pour cet enfant qui possédait la même fibre rebelle que lui… Il fallait le prendre sous son aile, lui apprendre le côté obscure de la force… Quitte à se peindre en vert, il le ferait un beau jour!

D’ailleurs, Naoki avait même une chambre d’amis réservée pour le moment où il déciderait de vivre dans le harem composé de son oncle et de son amant platonique… Oui. On sait. Ce mode de vie bien que brièvement observé dans le gamin finirait par teinter sa vie future, au point où il s’imaginerait que l’amour entre Serizawa et immigrant, un amour masculin, était permis et même encouragé! Oh Daisuke…. C’est pour ça qu’on te refuse l’adoption, mauvaise influence! Tiré de ses plans qui pourraient lui valoir des ennuis avec la justice, il s’était dirigé vers la porte d’entrée pour accueillir le colporteur nocturne…..qui ressemblait comme deux goûts d’eau à son neveu. Clignant des yeux plusieurs fois, il avait dévisagé le petit homme à sa porte comme s’il voyait un fantôme, avant de se raviser et d’afficher ce sourire bienveillant qu’on lui a rarement vu. « Quelle belle surprise! Allez, entres. » Sans trop donner le choix au jeune homme, il s’était incliné pour l’attraper par la taille et le hisser dans ses bras, en titubant un brin, il avait grandi le fourbe! – il fallait en profiter pendant qu’il était encore petit, après, il devrait passer sa passion pour le soulèvement de nain en s’en prenant à ses employées innocentes. Sans plus de cérémonie, il avait refermé la porte et avait déposé son précieux sur le canapé du salon avant de mettre de l’eau à bouillir. Un classique Daisuke, quand il voyait que son neveu avait une tête pas trop réjouie, ou qu’il semblait lui cacher quelque chose, il sortait la théière et le bol de chocolat et attendait patiemment, assis à ses côtés. A sa décharge, Alfred lui faisait la même chose et Daisuke aurait refusé de se livrer sans le chocolat, béni soit le chocolat, idéalement sous la forme d’un gâteau. Ses iris sombres s’étaient tournés vers le jeune garçon, alors qu’il croisait ses mains sur ses jambes en prenant place sur le divan, sans gêne, déposant à nouveau ses pieds sur la table basse de tatie leilei.

« Quelque chose ne va pas Naoki? » Esquiver, tourner autour du pot, très peu pour lui, pas quand son neveu avait cet air fermé et un brin nerveux. Il pouvait comprendre que le voyage depuis la maison l’ait énervé, surtout à son âge, il pouvait imaginer le genre de personnes douteuses qui rôdait le soir – il ferait un jour parti de ces prédateurs de Kobiwan, prêt à vous enlever en pleine soirée… Mais quelque part, ce qui l’inquiétait plus que tout le reste était le fait que cet enfant avait eu envie de venir ici en pleine nuit, de cogner à sa porte, pourquoi? Est-ce que Makoto était allé trop loin? Dans l’esprit du Daidai des plaines, trop loin s’apparentait d’avantage à des menaces, des privations, rien de dangereux physiquement… oh, s’il savait. Doucement, il avait passé une main dans ses cheveux sombres, puis, avait délicatement refait le même mouvement dans ceux de son neveu, une marque d’affection qui ne lui passerait jamais. Il n’était pas doué pour les grandes émotions, ni pour consoler. Mais il c’était promis d’être là pour ce gamin, pour toujours, et c’est ce qu’il comptait faire. Délicatement, il s’était penché pour être à la même hauteur que le petit, pour le regarder comme son égal, comme son confident, et demander, avec cette voix rassurante et douce de type qui gère la situation. « Tu le sais hein, que tu peux tout me dire Nao? ». Il s’était penché pour attraper la tasse de thé et lui tendre, synonyme de paix et de refuge entre eux, le thé Alfredien. « Je ferai tout pour t’aider. Tout. »

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Mer 6 Juil - 18:57

I'm no superman

Daisuke & Naoki

C'était une mauvaise idée. Se trouver ici. Il le savait bien avant de montrer dans ce train et ça ne l'avait pas empêché de frapper à cette porte. Maintenant qu'il se trouvait devant son oncle, il le comprenait encore mieux. Faire demi-tour, rentrer... tout ça n'était plus à sa portée. Il ne comptait pas trop sur sa chance. En fait, à l'heure actuelle, son père avait déjà dû se rendre compte de son départ. Il avait déjà dû revenir dans sa chambre pour terminer sa leçon. La trouver vide, ça avait dû être un choc pour lui et Naoki n'avait pas besoin de réfléchir bien longtemps pour deviner qu'il était en colère contre lui... très en colère. S'il le savait ici.... Non, faire demi-tour c'était impossible. La seule option qu'il lui restait se tenait devant lui et il ne savait même pas quoi lui dire :

« ... »

Lui demander de rentrer. C'était là que s'arrêtait son dialogue et sans l'intervention de son oncle, il serait resté planté dans le couloir pendant des minutes interminables.
Oui, Daisuke était bizarre. Différent. Avec lui. La manière qu'il avait de le prendre dans ses bras... ce n'était pas tellement à la mode dans leur famille. Et ça le mettait toujours un peu mal à l'aise malgré lui. Ça le déstabilisait de manière certaine même s’il le cachait.
C'était curieux pourtant... parce que ça faisait partie des gestes qu'il initierait bien de lui-même. Mais il n'osait jamais. Parce que dès qu'il y pensait, l'angoisse de l'interdit accélérait le rythme de son coeur. Il préférait laisser venir. Parfois même il l'espérait même si c'était un terrain sur lequel il se sentait toujours confus parce qu’il n’y était pas habitué. Mais parfois, … il aurait aimé être capable de mettre de côté le rôle de Serizawa pour tenter la normalité en réclamant cette affection qui lui manquait plutôt qu’en la recevant avec angoisse.
Qu'on puisse trouver quelque chose de mal à ce genre de gestes, il ne le comprenait pas. Il savait, c'est tout. Aussi certain qu'il savait que son père désapprouverait complètement la scène qui venait de se jouer. Ça se passerait mal, pour son oncle, comme pour lui, s’il en était témoin un jour de cette proximité.
Resserrant ses mains sur les épaules de son oncle, il s'était laissé porter en osant lui adresser qu'un bref regard qui s'était rapidement détourné vers le sol.

"Et maintenant ?" il se l'était demandé sur ce canapé.
Parler.
C'était un verbe qui semblait si simple. Il avait beau savoir le dire en plusieurs langues, il le classait dans les plus compliqués à mettre en pratique. Et quand son oncle l'avait rejoint pour lui poser une question qu'il condamnait autant en temps normal, d'une réponse formatée, il s'était demandé pourquoi est-ce qu'il était venu ici.
Stupide.
Parce qu'il n'en pouvait plus... il l'avait sa raison. Mais il n'était pas certain qu'elle soit si bonne que ça.
Avec hésitation, il avait relevé ses yeux vers ceux de son oncle tandis que sa main venait de quitter ses cheveux.

« ... » ... il ne l'aimerait plus. C'était certain. Il ne pouvait que donner raison à son père là-dessus. Parce que lui, il se connaissait... et il ne s'aimait pas beaucoup. Pas du tout.
Il n'avait pas envie que son oncle ne l'apprécie plus. Il le regardait d'une manière différente... ne plus y avoir le droit, ça lui manquerait. Il n'était pas prêt à sacrifier ça.
Pourtant, il y avait toujours cette voix un peu faible qui lui murmurait de se lancer. Il ne pouvait pas connaître le dénouement avant d'avoir essayé. « Oui... je sais... » sauf ça. Non.
Mais... et si tout s'arrêtait après ? Et si tout devenait différent... ? Ça ne pouvait pas être pire que maintenant ? « ... c'est rien... » ses mains s'étaient tendues vers le bol et il l'avait serré pour les occuper « J'avais juste envie de te voir... » ... une boisson chaude et retour maison ? Il ne pouvait plus rentrer... ailleurs, il irait ailleurs. Il pouvait bien se débrouiller non ? La seule chose dont il était certain maintenant, c'était qu'il ne voulait pas rentrer... découvrir à quel point son père était fâché contre lui, il le redoutait bien trop. S'il était resté... ils en auraient probablement déjà terminé pour aujourd'hui et il ne saurait pas en train de dire à son oncle qu'il avait pris le train la nuit, tout seul, à 9 ans, sur un simple coup de tête « Tu me manquais... »

Le faible sourire qu'il avait eu, il l'avait rapidement caché dans son bol même si le liquide était trop brûlant.
Daisuke venait moins leur rendre visite ces derniers temps. Il l'ignorait mais ses venues étaient synonymes d'ennuis pour lui. Parce que ça ne plaisait pas à son père, parce qu'il y avait toujours quelque chose qui le contrariait et parce qu'il n'avait qu'une seule personne pour "extérioriser" ensuite....
Il ne lui en voulait pas. Ce n'était pas de sa faute. Son père n'avait jamais aimé son frère. Ce dernier s'intéressait trop à son neveu. C'était comme ça c'est tout.
Fixant son attention sur un point de la table basse, il s'était efforcé de ne pas se murer dans le silence quand le chocolat ne lui avait plus offert le prétexte de le faire :

« T'es tout seul ? »

Xialei. Parler de Xialei c'était bien.
"Ne change pas de sujet. Dis-lui !"

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Jeu 7 Juil - 21:01

I'm no superman × ft. Naoki

D’aussi loin qu’il ait la capacité de se rappeler, Daisuke avait toujours eu l’impression que des liens de sangs et des murs de glace étaient la seule chose distinctive qui unissait des familles, toutes les familles, et pas seulement la sienne. Des rêves brisés, des déceptions et une compétition malsaine, voilà la seule chose qui composait le clan Serizawa. Et ça ne lui semblait pas inhabituel ou même abominable, c’était comme ça, tout simplement. Plus jeune, il avait l’habitude de comparer son sors avec celui de son chinois domestique préféré et, fort est d’avouer que sa situation n’avait rien d’envieuse ou de particulièrement isolée, au point même où il en était venu à bénir pour le manque de relation fraternelle belliqueuse de son ami, la règle chinoise de l’enfant unique. Une famille au fond, ce n’était que des mots, rien de bien spécial, et il ne devait y avoir que les pauvres pour y accorder une autre signification… quand on est dépourvu de tout le reste… De toute façon, dans ce temps-là, notre bridé n’en côtoyait pas, des pauvres, la découverte d’un appartement minuscule, d’une mère pondeuse plus fertile que la déesse vénus et de son adoration pour les biscuits des jeunes scout viendrait plus tard. Pendant de longues années, Xialei avait été ce que Daisuke avait de plus cher, de plus précieux, le plus près d’un frère qu’il n’aurait jamais, la personne la plus apte à lui tirer un sourire et à lui faire oublier le dernier coup bas de Makoto. Il avait été son premier ami et un des rares qui avec qui il avait l’aisance de discuter de sa famille dysfonctionnelle et, nous voulons bien l’admettre aujourd’hui, la seule personne au monde qu’il avait apprécié au point de songer réellement à passer sa vie avec lui – le changement de sexe du chinois était même au programme, même si ce fourbe s’y était toujours farouchement opposé…

Puis il y avait eu Naoki.
Un petit être minuscule, mignon à croquer, adorable en tout point, le premier Serizawa qui arrivait à lui retourner le cœur lorsqu’il râlait, l’être le plus mignon du monde qui lui avait même fait oublier ses incessantes demandes pour avoir un chien. Un Naoki c’était mieux, beaucoup mieux comme animal domestique. Du haut de ses douze ans, Daisuke brandissait son neveu comme la perle rare, comme le plus réussi des cadeaux. Il était tellement adorable que même Xialei en avait demandé sa copie jusqu’au jour où, pris entre son filleul et sa moitié platonique, Daisuke avait accordé la garde partagée. Bref, Naoki était cher à son cœur, et pas uniquement parce que Makoto lui interdisait, si faire rager son frère était un plus dans l’équation, il ne fallait surtout pas omettre le capital : ce gamin était sa seule famille, et probablement la seule personne capable de lui faire comprendre que les liens du sang sont les plus forts. Alors pourquoi cette personne était devant sa porte en pleine nuit? Sourcils froncés, n’acceptant aucune discussion, notre bridé avait attrapé le gamin et l’avait fait entrer avant de le déposer délicatement sur son divan. Au fond, une partie de lui était heureuse que Naoki puisse venir ici, qu’il voit un peu ce que c’était que la liberté, qu’il y goute… il ne pourrait que la chercher plus. S’il avait su… Daisuke se serait tabassé pour avoir osé donner à ce gamin ce que son père lui refuserait pour toujours.

Confortablement assis sur le divan, Daisuke avait servi une boisson chaude à son protégé avant de s’installer avec un peu moins de classe. D’un regard furtif, il avait détaillé le minois du plus jeune, concluant que vraiment, quelque chose clochait. Et puis quoi maintenant hein? Il ne pouvait ni le brusquer – il connaissait assez le mode de réaction d’un Serizawa traqué, l’attaque, au point même où il userait de cette tactique de merde dans un futur éloigné pour s’attirer des faveurs de jedi – et il n’était pas assez à l’aise avec les rapprochements vêtus pour se risquer à étreindre son neveu. Et donc, comme un bel abruti, il n’avait pu que le fixer de ses iris sombres et lui demander, comme on parlerait à un égal, ce qui le tracassait. Quel abruti… Il aurait aimé être devin, savoir que le gamin était mort de peur, deviner ce qui pouvait l’avoir mis dans cet état mais, sur le coup, dans le pire des scénarios, Daisuke avait imaginé Makoto le forcer à réciter du latin jusqu’au petit matin. Jamais, même dans ses pires cauchemars, n’avait-il pensé que la réalité était ô combien plus abjecte. S’il l’avait su, si le moindre doute aurait plané, il n’y a pas une menace de mort ou une armée qui aurait pu venir à bout de sa détermination à libérer son filleul du mal. Notre bridé allait insister lorsque, d’une petit voix, Naoki avait commencé à se confier.

… Envie de le voir? Lui manquer? Comme une pucelle complimentée sur son buste pour la première fois, il avait toussé, gêné, avant d’afficher un beau gros sourire niais, profitant de ce moment de pure émotion pour attirer son cadet contre lui dans une étreinte des plus maladroites, étranges et pleines d’affection. Vraiment, il allait un jour devenir meilleur à ce jeu-là… Ou pas, si on en croit sa future employée qui le blâmera toujours pour ses étreintes minables aux mains un peu trop baladeuse. Que de sottise! N’était pas un homme en soutane, il s’assura quand même de ne pas devenir déplacé avec son neveu, le relâchant après un moment, histoire de remplir sa tasse de thé. Toujours ému de ce qu’il pensait être la clé du problème. « Moi aussi tu m’as manqué. », Délicatement, il avait passé une main dans les cheveux de son neveu, chassant ses mèches folles avec un sourire aux lèvres. Ce petit lui ressemblait tellement, il serait un véritable briseur de cœur plus tard, avec une gueule comme la sienne. Et un amateur de langue seconde… Ahem.

« Et si tu restais pour le week-end? » … Au stade où il en était, Makoto serait probablement soulagé de savoir son fils quelque part de sécuritaire, avec son oncle tant haït plutôt que seul dans les rues… non? Non. Si seulement il avait pu deviner que l’endroit le plus dangereux pour cet enfant était dans sa propre maison. Se retournant une fois de plus vers le plus jeune, il avait quand même cru bon de demander, histoire de bien cerner la nature de l’incident. « Tes parents t’ont grondé Nao? Est-ce que tu as eu des soucis à l’école? » … Un peu de maturité? Tu devrais te filmer abruti, personne n’y croira. Soudainement frappé par une idée de génie, ou une réalisation subite, Daisuke s’était levé et avait extirpé de la table console du salon un bout de métal – une clé, qu’il avait tendu au garçon. « Au fait… je t’avais fait faire un double de ma clé. » Et un sourire de tonton gaga, un. « Ne le dis pas à ton père…. Ça sera notre secret mais… enfin, tu peux venir ici quand tu veux. » … Oui, il avait vraiment fait faire une clé pour son neveu, et oui, il offrait cet accès VIP à son domicile à un enfant alors que des femmes avaient littéralement fait don de leur corps sans avoir pareille preuve de confiance. Toujours souriant, il avait ajouté. « Et puis… je voulais t’en faire la surprise mais… je me suis dit qu’on pourrait pratiquer ensemble… » À ces dires, il avait pointé dans un coin du logement, sa propre guitare, vieille, assez grafignée, il ne jouait pas spécialement bien, et il avait une voix de merde, mais il aimait passer le temps avec son instrument, et se changer les idées… et surtout, il avait vu comment son neveu semblait toujours dévisager l’instrument comme le fruit interdit quand il passait le voir dans sa chambre, alors qu’il demeurait encore chez les parents Serizawa… Juste cette petite étincelle de rêve, que Naoki avait rarement dans l’œil, avait suffi à lui faire faire une folie… une folie sous la forme d’une guitare dans le même style, mais plus neuve, plus délicate. Et ornée d’un « S » pour Simba, le nom de code que lui donnai tonton scar.

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Sam 9 Juil - 15:56

I'm no superman

Daisuke & Naoki

Resserrant ses mains sur le bol, il s’était débattu un peu plus avec ses pensées sans être capable d’en formuler une seule. Maintenant qu’il était là, il ne comprenait pas ce qu’il s’était imaginé à la base. Clairement, il n’avait pas pris le temps de la réflexion. Il avait juste cédé à cette idée qui lui trottait dans la tête depuis quelques temps et qu’il ne serait jamais capable de mettre en œuvre. La boule qui s’était alourdie dans son estomac était là pour le prouver.
Il n’avait pas le courage. Il n’avait pas la force. Et il n’avait pas envie de toute gâcher. Si ce soir il perdait Daisuke, qu’est-ce qu’il lui restait quand Xialei suivrait probablement ?
… Au final, tout ce qu’il aurait fait, c’était plonger un peu plus en profondeur. Il l’était seul. Mais il n’avait pas envie de l’être complètement…. Même s’il y avait tout un tas de choses qu’il avait trop peur de se permettre avec son oncle, même s’il ne pouvait pas se comporter de la même manière avec lui sous les yeux de son père, il y avait des différences dont il ne pouvait pas se passer. Ce visage amical parmi tous les autres… il ne voulait pas tout gâcher. La déception dans les yeux de Daisuke, c’était quelque chose qu’il ne voulait pas connaître quand il avait cette manière spéciale de le regarder.

Mais alors qu’est-ce qu’il ferait ? Ce soir ? Après ?
Il ne pouvait pas continuer longtemps comme ça. A neuf ans, il le savait déjà. Et s’il s’imaginait tenter sa chance tout seul, il le savait, il ne le ferait pas. Il n’en n’était probablement pas capable….
C’était parler. Ou rentrer. Le choix était simple. Sauf qu’il n’était capable ni de l’un, ni de l’autre.
C’était Daisuke. Il l’avait pensé pour se rassurer malgré cette nouvelle étreinte inconfortable. Et quand maladroitement sa main était venue se poser sur l’un de ses bras pour s’y serrer doucement, une petite voix avait tenté de l’encourager.
Il devait essayer. Il était venu pour ça. Ce risque, il avait pensé le prendre à la base quand il avait quitté sa chambre avant de suivre la deuxième partie de sa leçon :

« Je peux ? » l’invitation de son oncle quand il l’avait relâché, il l’avait accueilli trop rapidement… avant de répondre lui-même à sa question en secouant la tête « Il ne sera pas d’accord… » ce « il », il n’avait pas besoin de l’identifier.
Pourtant, cette pause, d’un coup, ça lui avait semblé être la solution intermédiaire parfaite. Qu’importe si c’était pire ensuite, deux jours… deux jours c’était beaucoup pour lui. Trop pour son père. Pour qu’il puisse se le permettre, il aurait fallu que le chef de famille l’ignore et si Daisuke ne l’appelait pas dans les minutes à venir, lui ne mettrait pas longtemps à tenter sa chance ici.
L’urgence, il avait beau la saisir, aucun mot de plus n’avait quitté sa bouche tandis que son oncle posait une question qu’il lui avait fait secouer la tête. « Gronder » oui… son père l’avait grondé. En quelque sorte. Pour une bêtise qui méritait probablement pareille leçon « Non. C’est rien. » ce n’était rien… juste un quotidien qu’il ne pouvait pas partager malgré les encouragements qui essayaient de combattre les pensées plus raisonnables.

S’il n’avait pas suivi son oncle des yeux, ces derniers occupés à fixer la chaleur de son bol, son regard s’en était complètement désintéressé quand une clé était entrée dans son champ de vision.
Sans pitié, son cœur avait adopté un rythme trop aléatoire tandis que sa main se tendait avec hésitation vers cette clé qu’il avait à peine osé serrer une fois en main.
C’était une sensation étrange. Tenir entre ses mains l’une des issues de secours qu’il pouvait s’imaginer…. Ça semblait réel… mais ça ne le devenait cruellement pas plus.
Pourtant, son cœur lui avait soufflé que ça pouvait l’être. Il suffisait pour ça de quelques mots et de la bonne réaction en face.
… ce n’était pas juste « quelques mots »… ce n’était pas si simple. Et à chaque fois qu’il pensait à les formuler, il ne faisait que se sentir un peu plus angoissé, cette boule le rendait plus lourd tandis que son cœur se serrait douloureusement en imaginant des expressions qu’il ne voulait pas voir dans le regard de son oncle.

« Merci… je peux vraiment venir quand je veux ? » oui, dans un monde où son oncle était le meilleur ami de son père. Il le savait que ce n’était pas possible. Il le savait déjà en posant cette question et il le saurait encore mieux quand il cacherait cette clé quelque part… chez lui ?
Suivant le regard de son oncle, il avait serré doucement la clé dans sa main avant que la vision de la guitare ne lui fasse froncer les sourcils un instant.
Le violon. Le piano. Oui.
La guitare. Non.
Il n’avait pas besoin de demander la permission à son père pour le savoir. Parce que ça ne venait d’eux. Parce que ce n’était pas assez noble. Et parce que ça n’aurait aucun intérêt pour faire une jolie tapisserie quand l’occasion se présentait de rendre la tapisserie un peu plus musicale.
« … » le violon, ce n’était pas qu’il le détestait. La musique classique, ce n’était pas qu’elle le dégoûtait. Tout ça c’était juste… obligé. Formaté. Pourtant, quand il jouait, il s’efforçait de ne pas trop aimer… sous le seul motif qu’il ne voulait pas qu’on lui retire ce côté-là de son enseignement. Blasé, sans avoir l’air d’éprouver aucune émotion, il y avait des règles de base pour conserver l’une des rares « pauses » autorisées… si ce n’était pas la seule.

« … je ne sais pas si je saurai en jouer. Je crois que je suis plus fait pour le violon. » une belle réponse formatée sur laquelle on pouvait apposer la mention « made in Makoto ». C’était vrai qu’il recevait des compliments sur son jeu. Mais c’était aussi vrai qu’il louchait un peu trop sur la guitare de son oncle. Comme tout. Comme cette clé. Tout ce qui sortait de son ordinaire et se classait dans la catégorie des choses qu’il devait se contenter de rêver… mais pas trop fort « … j’aurai dû l’emmener, j’aurai pu te jouer quelque chose. Je me suis beaucoup entraîné depuis la dernière fois où tu m’as entendu. »

Et c’était parti. Pour le jeu.
Il n’en n’était pas capable. Poser ce bol. Relever les yeux vers son oncle et simplement l’admettre « ça ne va pas ».
Ses yeux s’étaient baissés vers sa montre et il avait senti son ventre se tordre un peu plus.
Un chocolat chaud. Quelques mots. Et il rentrait pour recevoir sa punition ? Se resserrant plus fort sur son bol, son index avait fini par le tapoter nerveusement avant que son regard n’ose se poser sur son oncle avec hésitation :

« Je devrai probablement rentrer. » ce n’était pas ce qu’il pensait dire « Père ne sait pas que je suis ici. » Pas « mon », encore moins papa, mais c’était toujours ce nom « Il doit s’inquiéter. » … est-ce que c’était une forme d’inquiétude ? « Je ne veux pas que tu aies des ennuis. »

Ce n’était pas ce qu’il voulait dire. Il n’était pas venu pour ça.
Non, il était venu parce qu’il avait été pris par un coup de folie.

Codage par Emi Burton

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