La fille dans le miroir me regarde de ses yeux noirs perçants et intelligents. Physique atypique et étrange que le sien: des traits extrêmement asiatiques mais une pigmentation claire de peau et des cheveux noirs qui lui confèrent une touche japonaise. Cette fille, c'est moi, Rika. Il est rare que je passe autant de temps a m'admirer devant un miroir mais aujourd'hui était un jour spécial et qui me tenais très à cœur: J'ai enfin trouvé l’occasion de revoir mon meilleur ami, Ryota. Cela fait un bail que je ne l'ai plus revue et j'imagine qu'il doit être sans cesse tiraillé entre son travail et sa vie personnelle... Et même si je ne l'admettais pas devant lui, il m'arrive souvent de m'inquiéter à son propos. Parce qu'après tout, il est sûrement la personne qui m'est la plus chère. Si le souvenir de l'époque lors du décès de ma mère restait intimement ancré en moi, la douleur, quant à elle, avait disparu de ma mémoire et cela a été possible grâce à la présence de Ryota. En plus d'être meilleurs amis, nous sommes amis d'enfances ! Il a beau être promu nouveau membre de BAG (et j'en suis d'ailleurs ravie que son rêve soit exaucé !) il reste le même à mes yeux et ça ne changera pas. Je côtoie quotidiennement Ryota sans constituer une handicap pour lui. De nos jours, la technologie prend une place tellement imposante dans notre société que pour se parler il suffit d'un appel ou d'un échange de message par portable. Enfin bref ... En tout cas, il me tarde de le revoir !

Ayant fini par ôter pour un ensemble simpliste mais coloré à la fois, je suis vêtue d'une petite jupe rose bonbon et d'un haut élégant de couleur aussi pure que le blanc. Après avoir achevé le rituel quotidien (se toiletter, prendre un petit dej, se coiffer et s'habiller) j'emprunta la sortie du résidence et pris le soin de fermer la porte à clé. Avant de me rendre chez Ryota j'avais prévue de passer faire un tour à la boutique que j'avais l'habitude d'entretenir chaque matin pour trouver de quoi offrir. Certes, je me rends fréquemment chez mon meilleur ami car son domicile n'était pas éloigné de l'endroit ou je vis mais je ne me tolère pas le fait de m'y rendre les mains vides. Arrivée devant la boutique, je fais usage de la double clé que j'avais en ma possession pour déverrouiller la porte. Cet endroit était parsemer de végétation, on pouvait même voir le soleil matinal filtrer à travers les plantes formant des rais de lumière dorés. « Au printemps, les fleurs de colza forment un splendide tapis jaune. Plus tard, à l'approche de l'été, le vert de l'herbe et des feuilles s'assombrit. Puis vient la floraison des léontices, des chardons et des séneçons ... » Je réfléchissais à haute voix en me demandant quelles fleurs lui seront les plus appropriées, je me questionnais sur leurs durées de vies, la saison et sur tout un tas de chose. Je me doute qu'il ne m'en demande pas autant, mais rien n'y fait, c'est juste moi qui suis une maniaque des bonnes manières. Et également parce que je désirais au plus profond de moi, sûrement, lui faire plaisir et voir un sourire heureux se dessiner sur son visage. Etre une idole lui demande d'investir beaucoup d'effort et de travail et j'avais peur de le voir accabler sous le poids du travail ... Alors s'il y avait une chose que je pourrais faire pour l'apaiser, même la chose la plus minime ou la plus banale, je le ferais sans hésitation. Finalement, le bouquet de fleurs que je lui ai confectionnée est plutôt ... Très mixé. Comme je ne suis pas parvenue a faire mes derniers retranchements, celui-ci est composé de fleurs de toutes les sortes.

Mes prunelles noirs translucide s'étaient subitement chargées d'une lueur intense quand je vis l'immeuble de Ryota. Il ne m'a pas fallut plus d'une dizaine de minutes pour m'y rendre. Mon comportement changea du tout au tout, moi qui était aussi calme qu'une montagne ce matin, me voila ressembler à une gamine enjouée et ravie de revoir son ami.  « C'est toujours aussi bien propre et ordonné, chez toi. » Disais-je, les coudes posés au bord de sa fenêtre et les yeux rivés vers l'intérieur de la pièce. Je faisais preuve d'une familiarité étonnante avec Ryota et ne semblais d'ailleurs pas du tout gênée de l'espionner de la sorte. Il fallait croire que cette mauvaise et vieille habitude de ne pas passer par la porte d'entrée était resté graver en moi. Cela pouvait paraître irrespectueux et impoli, mais lui me le pardonnera.

« Ohayo Ryo-kun ! »

Le saluais-je avec un brin d'énergie, accompagné d'un mouvement de la main.

Sous le regard stupéfait de mon ami, je ris à petite voix et lui adressa un sourire des plus sincères. Rien ne pouvait nuire à mon bonheur quand j'étais en sa présence, une grande joie se manifestait déjà en moi rien qu'a l'idée de pouvoir lui parler. Les événements qui précèdent ces jours accentuaient d'avantage mon désir de revoir Ryota. En effet, mes grands-parents nourrissaient beaucoup d'espoir dans ma réussite, bien qu'ils soient intransigeants avec eux-mêmes, ils restaient bienveillants et tendres à mon égard, mais je redoutais plus que tout leur réaction si par malheur je venais de les décevoir. Je tentais du mieux a répondre aux attentes parentales en m'initiant à plusieurs activités et ne fréquentais que les amis pour lesquels ses grands-parents avaient donné leur aval. Fort heureusement qu'ils ne jugeaient pas d'un mauvais œil mon meilleur ami... Peut-être parce qu'il est devenu une idole et qu'ils considèrent notre fréquentation à mon avantage... Enfin quoi qu'il en soit mes sentiments envers lui sont sincères et c'est le plus important. Au moment ou il ouvrit grand ses bras en criant « DANS MES BRAS RIKA! » je laissa échapper un rire enjolivé et courus vers sa direction toute joyeuse et excitée à la fois puis je lui sauta énergiquement dessus et le serra, fermant les yeux pendant un court instant pour profiter de cette douce chaleur familière lorsque je me retrouva dans ses bras solides.

« J'suis trop trop heureux de te voir! Tu va bien ? Assieds-toi ma belle! »

« Toi aussi, tu m'as tant manqué ! Excuse-moi d'être venue à l'improviste mais j'avais ressentie le besoin de te voir ! »

« Je vais bien, et toi ? » Une petite mine inquiète dominait mon visage quand je lui retourna la question, je ne sais pas pourquoi mais ces derniers temps, je devenais de plus en plus soucieuse. Et sans lui laisser le temps de me répondre je poursuivis directement vers l'essentiel: « Ton travail ne t'épuise pas trop ? Tu es souvent occupé ces temps-ci. Je sais que tu fais toujours de ton mieux pour rendre tes fans heureuses... Mais fais attention à ta santé, d'accord ? » Je lui dis ces mots avec beaucoup de franchise. Non pas que je voulais entraver sa carrière seulement, ça m'attristerais s'il s'épuise à cause d'un travail acharné. Déposant alors mon regard sur le bouquet de fleurs que je tenais dans ma main je le lui tendis, tout sourire. Le doux parfum des fleurs caressait mes narines sans même que j'eus a approcher le bouquet de moi. Rien de bien étonnant après tout, j'ai pris du temps a l'envelopper ! Après avoir ramener une de mes mèches brunes derrière l'oreille je m'exclama:

« Ces fleurs sont pour toi ! Tu les aimes ? »

Soudain, je fixa le visage de mon ami comme s'il avait une tache dessus. Les mains derrière de dos, je me pencha légèrement vers sa direction et avec un air taquin je lui dis avec immaturité: « Are ? C'est que as pris quelques centimètres dis-moi ! » Vraiment ? Ce fût miraculeux si à notre âge on a pas encore dépassé le stade de la croissance ...

Invitée a prendre place je m'installa sagement sur le canapé.