Jeu 14 Avr - 21:16

S’il ne se trompait pas, c’était bien cette adresse. Tomoya plissa les yeux alors qu’il regardait les interphones afin de trouver le nom qu’il cherchait. Il était au bon endroit, normalement. Elle vivait ici. Profitant de la présence d’un locataire, le coach s’infiltra dans le bâtiment, un fin sourire étirant ses lèvres alors qu’il vérifiait une fois de plus le numéro de l’appartement où il se rendait. Il ne pouvait pas faire d’erreur, il ne le devait pas. Ça serait stupide et, si son père en entendait parler, il risquait d’avoir des problèmes. Il savait que ce qu’il faisait était mal, il en avait pleinement conscience, mais il n’arrêtait jamais.  C’était une angoisse qu’il ne parvenait de toute façon pas à éviter.

Une autre angoisse était celle de savoir ce qu’on allait penser de lui, une fois qu’il allait arriver là-bas. Il voulait faire bonne figure, être souriant, comme d’habitude, et que cette personne l’accepte, même si elle risquait de ne pas savoir ce qu’il faisait là. Il était sûr qu’elle était là, il le savait. On n’allait pas lui demander comment, évidemment, car il n’aurait pas souhaité répondre à la question, mais il était persuadé de la trouver ici à cette heure.

Avant de venir jusqu’à cet appartement, Tomoya avait longtemps réfléchi. Il avait pesé le pour et le contre à de très nombreuses reprises, s’était demandé comment il allait aborder le sujet, mais il ne pouvait pas tourner autour du pot trop longtemps, sinon elle risquait de le repousser. Il pouvait apporter son aide à cette fille, il le savait. Il n’avait qu’à lui dire ça, ça pouvait toujours fonctionner. Mais si elle n’avait pas envie de l’écouter ? Elle était idole, son colocataire avait l’air de passer beaucoup de temps chez eux. Il fallait qu’il s’assure qu’il n’était pas là avant de dire quoi que ce soit.

Les yeux posés sur le clavier où se trouvaient les différents étages, Tomoya était appuyé contre la paroi de l’ascenseur, les bras croisés. Il s’écarta légèrement pour laisser entrer quelques personnes à l’étage précédant celui où il se rendait, levant les yeux vers le miroir qui se trouvait à sa gauche avant de glisser une main dans ses cheveux pour les remettre en place. Il commençait à angoisser, il avait peur de ce qui allait se passer. Secouant la tête, il réprima cette idée. Tout allait bien se passer, il n’avait qu’à y aller, à parler et à voir le résultat.

Une fois devant la porte, le nippon marqua un temps d’arrêt. Il pouvait y arriver, il n’avait qu’à sonner et attendre de voir si tout se passait bien. Quelques secondes plus tard, il sonna et afficha le sourire qu’il arborait toujours lorsqu’il s’apprêtait à faire une nouvelle rencontre, sans forcer. Tout allait bien se passer. Lorsqu’on vint lui ouvrir, il leva les yeux vers la jeune femme qui se trouvait à sa porte.

« Salut Erena ! » Il ne la connaissait pas, ce n’était pas vraiment la meilleure approche. « Il faudrait qu’on parle de quelque chose, je peux entrer ?  »

Il n’allait pas en parler maintenant, mais si elle refusait de le laisser entrer, il n’aurait pas d’autre choix.  Ah ! Mais il connaissait une façon d’attirer son attention.

« Je suis un ami de Tamaki.  »

Sam 16 Avr - 1:21

Elle était idole, s’il ne se trompait pas, c’était l’une des choses qu’il avait apprises sans peine à son sujet. Le reste, il avait dû le chercher un peu plus sérieusement, mais il avait également décidé de ne rien en faire. Toutes les informations dont il disposait n’avaient pas forcément été acquises légalement, mais il ne se souciait pas de ce détail ; il n’allait rien en faire de toute façon. Mais malheureusement, alors qu’il espérait une réaction positive de la part de l’artiste, Tomoya se vit refuser l’entrée, ce qui n’était pas pour lui plaire. Évidemment, il avait plus d’un tour dans son sac, ce qui lui permit de décocher ce nom, simple mais efficace, espérant qu’elle finisse par comprendre qu’il n’était pas venu pour lui faire du mal.

Il ne savait plus comment l’idée lui était venue, de pirater le compte de Krystal afin de découvrir qui se trouvait derrière. À ses yeux, ça devait être un challenge, rien de plus, comme il aimait s’en donner lorsqu’il était à la salle. Tout s’était enchaîné après ça ; il avait décidé de la trouver, de lui parler, de lui proposer son aide. Si ses parents ne comprenaient pas pourquoi il faisait ça, il avait besoin de quelqu’un qui puisse le faire. Cette fille devait comprendre, si elle écrivait des articles au sujet de personnes dont elle ne connaissait rien, pas vrai ? Il n’avait plus du chercher bien loin pour découvrir l’existence de Tamaki, sa mort et tout ce qui avait suivi. Ce qui avait précédé aussi. Lui-même s’étonnait encore d’être remonté aussi loin, de s’être obstiné à ce point, mais il était comme cela depuis si longtemps qu’il ne réalisait pas bien à quel point il exagérait. À ses yeux, il s’informait juste au sujet d’une personne qui avait éveillé son intérêt.

Le sourire du nippon s’étira un peu quand il entendit la question de son interlocutrice. Avait-il réussi à se faire comprendre ou doutait-elle encore de lui ? Une étincelle de satisfaction éclaira brièvement son regard alors qu’il essayait de déterminer s’il avait eu raison ou non.

« Suzuki. Enfin, tu peux m’appeler Tomoya. » Répondit-il avant d’estimer que ce n’était peut-être pas suffisant. « Je suis venu pour t’aider. »

Tamaki était très doué pour protéger son système et les informations qui se trouvaient dessus, mais Tomoya était obstiné et n’avait pas souhaité abandonner avant d’avoir réussi à percer la muraille dont il avait entouré le blog. Il n’était pas infaillible, mais se débrouillait plus que bien, après des années passées à s’exercer sans en avoir conscience, à répéter toujours les mêmes manipulations, le tout sans se faire prendre.

« Tu veux bien me laisser entrer ? » Insista-t-il au bout d’un moment.

Sous son masque, Tomoya ne se sentait pas particulièrement sûr de ce qu’il faisait. Il avait l’impression de s’avancer sur un terrain dont il ne connaissait rien, de risquer plus gros qu’il ne l’aurait dû, comme au cours d’une partie de roulette russe. Si cette fille refusait de l’écouter et lui causait des problèmes, il ne pourrait rien faire pour l’en empêcher. Mais plutôt que laisser paraître l’inconfort qu’il ressentait face à cette situation, le coach afficha un sourire. Ça valait mieux.

Sam 14 Mai - 20:34

Au moment de rejoindre cet appartement, Tomoya n'avait peut-être pas réfléchi autant qu'il l'aurait dû. Il avait besoin de voir cette fille, de discuter avec elle, de confirmer une fois pour toute ce qu'il avait découvert au cours de ses petites "recherches", si l'on pouvait nommer cela ainsi, évidemment. Plus encore, il avait envie de se sentir utile. Cette fille avait besoin de lui, ou tout du moins était-ce une possibilité. Si elle était bien idole, ne manquait-elle pas de temps, parfois ? Il y avait tellement de raisons pour lesquelles elle aurait pu avoir besoin de son aide.

Évidemment, on pouvait critiquer l'approche. Il n'avait jamais été incroyablement doué pour ce qui était d'approcher les gens, mais surtout, il ne savait pas comment réagir lorsque ceux-ci se montraient un peu trop hostiles envers lui. Sur le moment, il paniquait et cherchait un moyen de contourner le problème. Comme évoquer Tamaki, puisqu'il avait vu ce nom. Il savait qu'il était mort, il savait comment, mais il ne connaissait rien de vraiment personnel à son sujet. Après l'avoir mentionné, il se mit à espérer profondément qu'elle allait l'écouter et, surtout, le laisser entrer, même si elle disait ne pas avoir besoin de lui. Évidemment. Mais non ! Il ne devait pas se laisser abattre, pas maintenant. Il fallait juste qu’il ne fasse pas l’imbécile.

Il attendit qu’elle s’écarte pour entrer dans l’appartement, un peu trop heureux. Il n’allait pas faire comme chez lui, elle allait le mettre à la porte… Mais qu’est-ce qu’il disait, maintenant qu’il était entré ? Son regard se perdit sur l’intérieur des lieux, un peu trop intensément, d’ailleurs. Il se ressaisit rapidement et tourna la tête vers elle.

« Tomoya. J’ai pas menti là-dessus. » Un rire. Oui, c’était drôle. Très drôle même. Ou peut-être pas ? Il attendit qu’elle ait refermé la porte pour reprendre la parole, par sécurité. « Krystal. Je suis venu pour parler de Krystal. Je veux t’aider ! »

Il y avait bien une autre adresse, la dernière fois qu’il s’était occupé de vérifier les infos, mais il était persuadé que c’était elle, pas une autre. Sûr ? Peut-être pas tout à fait, et c’est pour cette raison que ses pupilles s’égarèrent sur elle alors qu’il attendait une réaction, n’importe laquelle. Mais même rapide, elle était trop lente à venir à son goût.

« C’est bien toi, non ? »

S’il s’était trompé, qu’est-ce qu’il faisait ? Il ne pouvait pas s’être trompé, pas comme ça. Pourtant, soudainement, il sentit le doute le prendre au ventre : il ne savait pas. Non, il ne fallait pas le laisser paraître. Et il devait continuer de sourire, surtout..

Jeu 26 Mai - 20:33

Débarquer chez les gens sans avoir obtenu leur adresse n’était pas le meilleur moyen de se faire des amis. Tomoya aurait dû le comprendre le jour où il avait eu des problèmes avec une cliente qui avait malencontreusement oublié sa serviette à la salle. Oui, il s’était fait engueuler par son père pour avoir agi comme un idiot, il lui avait dit que ce n’était pas ainsi qu’il allait réussir à faire oublier ses conneries. Déménager de nouveau n’était une option pour aucun des deux. Sa mère, elle l’avait choisie depuis longtemps et, malheureusement, il n’était jamais passé au-dessus du peu d’attention qu’elle lui accordait. C’était peut-être ce qui avait fait de lui ce qu’il était désormais.

Après avoir évoqué Krystal, Tomoya garda les yeux posés sur la locataire des lieux, silencieux comme jamais alors qu’il attendait une réponse, une réaction, un froncement de sourcils qui aurait pu trahir la vérité. Cette fille était impressionnante, vraiment, tant qu’il ne savait comment se comporter face à elle et se demandait sincèrement s’il ne s’était pas trompé. Une idée qui suffisait à le rendre malade : qu’allait dire son père si on le ramenait de force chez lui, en compagnie de la police ? Oh non, ça ne pouvait pas arriver. Pourtant, il savait que cela restait une possibilité. Non, il devait avoir confiance.

« Tu sais de quoi je parle. »

Mais savait-il de quoi il parlait lui-même ? Sur le moment, il bluffait plus qu’autre chose, n’était plus sûr de rien. Avait-elle vraiment un blog ? Était-elle celle qu’il s’était amusé à pister ? Son regard resta ancré sur elle durant quelques secondes, puis il décida de simplement attendre qu’elle reprenne la parole. Et là, sa question l’amusa quelque peu et lui arracha même un ricanement.

« Ton ordinateur me l’a dit. » Il fut satisfait de l’entendre le tutoyer et, doucement, reprit confiance en son propre discours. « Parce que Krystal est vulnérable. » Que pouvait-il dire de plus ? Il réfléchit un peu avant de reprendre la parole. « Tu es idole, non? Ça doit te prendre du temps, tout ça. J’ai pas mal de temps libre et je me débrouille en informatique… »

C’était l’une des choses qu’il faisait bien, en plus de vendre des pizzas et aider à la salle de sport de son père. De plus, il s’intéressait beaucoup à la vie des autres et, au vu de ses mauvaises habitudes, Krystal lui permettrait peut-être de mettre à profit ce qu’il savait faire ?

« Tu peux me faire confiance. »

Jeu 9 Juin - 23:24

Pour des raisons qu’il ignorait en grande partie, Tomoya avait toujours été profondément fasciné par le blog de Krystal. Il s’était toujours dit que, s’il en avait la chance, il lui apporterait son aide, lui montrerait qu’il était bien plus que l’idiot bourré d’hormones qu’on se prêtait à lui attribuer. Il était capable de réfléchir et, s’il n’était habituellement rien de plus qu’un livreur de pizza ou un coach sportif, il pouvait également mettre à profit ses compétences informatiques. Enfin, ça, c’était en théorie. En pratique, travailler avec Tomoya était toujours bien plus délicat. Il traversait des périodes assez difficiles et ne parvenait pas toujours à faire la part des choses, en dépit de tous ses efforts. Il en faisait beaucoup, mais son père ne surveillait pas ses allées et venues pour le plaisir. S’il l’avait retrouvé chez une cliente, occupé à attendre pour lui rendre un objet, ce n’était pas parce qu’il était arrivé là par hasard.

« Pourquoi ? »

Ce seul mot franchit les lèvres du nippon quand il entendit la réponse de son hôte. Pourquoi ne lui faisait-elle pas confiance ? Un soupir lui échappa et ses yeux noisettes se perdirent un instant sur la pièce en un froncement de sourcil, avant qu’il ne repose enfin le regard sur elle.

« Je me débrouille oui. Plutôt bien. » Il déglutit difficilement, puis retrouva le courage de parler et prit une profonde inspiration. « J’ai simplement envie de t’aider. Je te demanderai rien, j’ai pas besoin d’argent, rien du tout. »

Juste qu’elle le laisse être utile et présent si elle avait besoin d’aide pour son blog.

« Dis-moi simplement ce que je dois faire. » Le coach marqua un bref temps d’arrêt, puis reprit la parole avec une certaine confiance. « On peut faire un test, si tu veux. »

Il avait déjà trouvé son nom et son adresse, mais ce n’était peut-être pas suffisant ? Le besoin de faire sans cesse ses preuves, d’avoir peur de ne pas être pris en considération, était profondément dérangeant mais, malheureusement, il ne parvenait à passer au-dessus et, alors qu’il attendait encore une réponse de l’idole, sur laquelle ses yeux s’étaient reposés, Tomoya sentit sa gorge se nouer de nouveau.

Ven 1 Juil - 17:08

« Non, rien du tout. » Répondit-il sur le même ton.

Peut-être voulait-il quelque chose, en vérité. Cependant, s’expliquer lui aurait certainement donné l’air idiot. Qui, à l’heure actuelle, voulait simplement aider les gens pour les aider, pour se sentir un tant soit peu utile ? Il avait l’impression d’être le seul dans cette situation, à toujours essayer d’être présent pour ceux qu’il connaissait, à suivre certaines personnes pour leur apporter un objet perdu, pour la simple raison qu’il aurait aimé qu’on fasse pareil pour lui ? Cette habitude à s’immiscer dans la vie des autres était totalement stupide, voire même malsaine, mais il ne pouvait s’en empêcher. Il avait cette curiosité qui passait au-dessus de ses angoisses et le poussait à essayer de s’informer sur les autres, à les suivre même lorsqu’il n’aurait pas dû. Son père lui remontait souvent les bretelles pour ça.

C’est alors qu’il y réfléchissait, après qu’il avait encore une fois essayé de la convaincre, que les yeux du coach s’éclairèrent légèrement. Il y avait quelque chose ? C’était une bonne nouvelle. Vraiment. Il espérait être à la hauteur. Il ferait de son mieux, de toute façon, comme à chaque fois. Tout sourire, il suivit la demoiselle jusqu’à son ordinateur et écouta ses instructions. Tracer un mail ? C’était un jeu d’enfant pour lui. Il se rappelait encore de la première fois qu’il l’avait fait, lorsqu’il avait pu obtenir un accès à l’ordinateur de Nina. Oui, il avait peut-être un peu fouillé dans sa vie privée ce jour-là, mais ce n’était rien.

« Je m’en occupe. » Affirma-t-il directement, prenant place devant l’ordinateur.

Rapidement ses doigts commencèrent à courir sur le clavier afin d’effectuer les différentes opérations qui allaient lui permettre de découvrir l’identité et l’adresse de la personne qui avait effectué l’envoie de cette e-mail. Après avoir réussi à découvrir son identité à elle, cela sonnait presque comme un jeu d’enfant : les sécurités étaient moins performantes. Affichant les informations à l’écran assez clairement, il lui fit signe d’approcher, un sourire aux lèvres.

« Et voilà pour toi. »

Il était satisfait, se sentait utile. C’était parfait.

« Tu me fais confiance, maintenant ? »

Mar 5 Juil - 21:57

Une fois qu’il arrêtait de réfléchir et se plongeait dans un ordinateur, entrant les données et les codes les uns après les autres, Tomoya était une toute autre personne. Peu importe si ses recherches étaient fructueuses ou ne lui donnaient rien au final, il s’en moquait parfaitement, tant qu’il passait du temps à les faire et continuait à s’occuper l’esprit. Ça avait commencé avec Nina, continué avec d’autres. Une à une, les victimes de ces petites « recherches informatives » s’enchaînaient, le poussant toujours plus loin dans cet art qui n’était que malsain. Il ne pouvait s’en empêcher, c’était devenu compulsif, comme l’achat d’une femme un peu trop attachée à sa boutique de vêtement. Il en avait besoin.

Les yeux posés sur l’écran qui affichait les informations de cet Hanazawa Ran, Tomoya plissa doucement les yeux en observant les caractères. Encore un inconnu. Ils étaient tellement. Six milliards, il paraît. Un sourire étira ses lèvres et il croisa les bras, plutôt satisfait, alors qu’il hochait la tête pour confirmer les informations que lisait l’idole. Hanazawa Ran, périphérie de Tokyo. C’était bien ça.

« Ouep, parfaitement. » Répondit-il en se redressant. « Je vais voir si je peux te trouver ça. »

Doucement, son cœur et ses angoisses se calmaient : il était dans son élément. Il faisait ce qu’il réussissait le mieux, même si c’était mal. Il reprit position devant l’appareil et continua à taper quelques choses, utilisant une technique assez simple afin de s’infiltrer dans l’ordinateur de cet idiot qui, sans surprise, tomba dans le panneau assez rapidement. C’était tellement facile qu’il avait envie d’en rire.

« Des images de lui déguisé en femme, tu penses que ça fera l’affaire ? »

Son sourire se changea malgré lui en un rictus alors qu’il se retournait pour faire face à l’idole, affichant à l’écran une photo dudit Hanazawa Ran, visiblement fan des tenues féminines un peu osées. Pauvre fou, s’il avait su. On pouvait clairement voir qu’il avait honte de faire ces clichés, qu’ils faisaient partie de ce qui ne devait être révélé. Cela l’amusait peut-être un peu trop.

« Je peux continuer de chercher, sinon. »

Ven 5 Aoû - 21:14

Au début, il ne s’agissait que de quelques codes qu’il balançait au hasard afin de voir ce qui fonctionnait, afin de comprendre comment marchait le piratage, de connaître les différentes informations qu’il pouvait récolter grâce à ces procédés. Cependant, Tomoya avait rapidement pris goût à ces petites pratiques et, doucement, il s’était habitué à les reproduire en s’attaquant à des cibles toujours plus grosses, plus sécurisées. Dans de telles conditions, il n’était pas difficile pour lui de trouver les informations compromettantes qu’il recherchait au sujet de ce très cher Hanazawa. Il en riait déjà.

Le pire était certainement que tout y était. Il y avait le cadrage bidon qui prouvait que les photos étaient faites en amateur, la luminosité en carton qui le prouvait encore une fois. Ah, si cet homme avait su ! Le hacker continua de sourire en hochant la tête à la suggestion de la jeune femme. Ces clichés respiraient la honte et l’inconfort. Pourquoi diable les avait-il gardés ? Peut-être y tenait-il trop ?

« Oui, je pense aussi. Pauvre fou. »

Tomoya n’aurait pu expliquer pour quelle raison il appréciait à ce point ce type de manœuvres, mais elles lui procuraient un profond sentiment d’accomplissement. Malsain, certes, mais il ne pouvait s’en empêcher ; pas lorsque cela lui permettait de se sentir plus à sa place, moins bizarre.

« S’il y a des images, les vidéos ne doivent pas être bien loin. »

Son sourire amusé ne semblait vouloir se déloger et il recommença à pianoter sur le clavier. Des vidéos, il n’y en avait hélas pas beaucoup, mais il savait que le nombre n’était pas important, si au moins l’une d’entre elles était utile. Un sourire étira ses lèvres alors qu’il découvrait une liste de trois vidéos, reposant les yeux sur l’idole.

«  Peut-être ça ? » Un rire lui vint malgré lui. « Ça lui apprendra à ne pas protéger son ordinateur... »  

Dim 23 Oct - 1:51

Sans avoir la moindre idée d'où il sortait; Erena savait que ce Suzuki lui serait utile désormais. Il avait trouvé le maître chanteur à une vitesse alarmante. Avec simplement Alata, elle n'aurait rien pu faire. En même temps, elle se demandait si Alata avait une quelconque connaissance informatique en dehors des réseaux sociaux. Tristesse. Assise à côté de lui, elle scruta l'écran avec attention, observant les photos ridicule de ce jeune homme.

Erena sourit à la remarque de son nouvel acolyte, approuvant d'un simple hochement de tête. Pauvre fou, oui. Mais ça l'arrangeait bien actuellement. En silence, elle scruta l'écran. Des vidéos, ça l'arrangerait bien, c'était d'autant plus compromettant et elle espérait que Tomoya puisse en trouver sur son ordinateur.

Trois vidéos. Bingo. Son sourire s'agrandit un peu et elle se pencha en avant pour voir thumbnail de chacune. Ça semblait terriblement compromettant. Elle adorait ça.

« Quel idiot. On prend, tu peux tout enregistrer ? » Son regard se posa sur Tomoya, plus sérieuse. « Je vais lui envoyer un main de menace. Peut-être qu'on pourrait y gagner quelque chose... »

Quelque chose de plus que lui ne diffusant pas cette horrible vidéo.

« Tu as une idée ? Besoin de quelque chose ? »

Sait-on jamais, il fallait bien le remercier.

Mer 26 Oct - 22:43

Tomoya n’était pas particulièrement intelligent. Il possédait quelques connaissances en informatique, glanées çà-et-là à mesure qu’il errait sur la toile et cherchait de nouvelles personnes à coincer dans ses fils, et lorsqu’il parvenait à découvrir l’une d’entre elles, il ne se privait pas de mettre à l’épreuve ses connaissances en essayant de se procurer le maximum d’informations à son sujet. Ce n’était généralement pas difficile : rares étaient ceux qui disposaient d’une sécurité suffisante, sans oublier les mots de passe et l’inattention dont certains faisaient parfois preuves. C’était le cas de ce pseudo-maître chanteur qui, de toute évidence, n’avait pas compris à quel point il était inconscient de garder de telles vidéos dans son ordinateur. Une véritable caverne d’alibaba pixélisée. Tomoya n’aurait pu rêver mieux pour prouver ses talents à Erena.

« Je peux essayer. » Il se reprit rapidement de cet instant de doute, lançant la procédure qui allait lui permettre de récupérer le contenu. « Je crois qu’il sera prêt à tout pour éviter que ces images soient révélées, alors autant en profiter ? »

En profiter. L’espace d’un instant, son regard se posa sur l’écran où figurait la barre de progression du téléchargement et son cœur se serra. Il n’avait jamais été aussi loin à l’aide de l’informatique, ou du moins pas pour menacer un homme. Pouvait-il vraiment se le permettre ? Un regard dans la direction d’Erena lui permit de répondre à cette question : si ça lui permettait de gagner son attention, il pouvait parfaitement le faire. Un sourire aux lèvres, il secoua alors la tête.

« Non, pas comme ça. » Il réfléchit ensuite, retrouvant son sérieux. « Je veux juste que toi, tu me laisses t’aider. »

C’était pour cette raison qu’il était venu, après tout. Trouver Erena, la démasquer, lui proposer l’aide qu’il pouvait apporter. Mettre ce qu’il savait faire à disposition des autres l’intéressait bien plus que le reste.