On pouvait parfois se demander si ça tournait rond dans l'esprit de Nami ou si les études de danses ne lui avaient pas donner une confiance qui n'avait pas lieu d'être. Pourquoi en plus ? Pourquoi avait-elle absolument tenu à aller dans une maison hantée alors que, trouillarde comme elle était, elle aller crier comme pas deux ou disputer tout ce qui pouvait faire peur ?

Dans la file d'attente, la demoiselle prit un morceau de barbe à papa tout en se demandant la raison pour laquelle elle l'avait acheté. Elle trouvait que c'était un peu trop sucré et, ça avait seulement un goût de sucre. La jeune femme avait, peut-être, été attiré par l'odeur, elle n'en avait pas mangé depuis longtemps et peut-être qu'elle trouverait cela meilleur mais, visiblement, non.
N'aimant, cependant, pas le gâchis Nami l'avait mangée et même finie avant de boire un peu d'eau, espérant atténuer le goût. Comme c'était bientôt à elle, l'étudiante put jeter le bâton et attendit quelques longues minutes avant que ça soit à elle.

La demoiselle demanda une entrée mais celle qui s'occupait des tickets lui dit poliment que l'entrée lui était refusée comme elle était toute seule. Nami regarda l'employée comme si elle venait de lui dire que son groupe préféré faisait une pause d'un an. Dépitée, l'étudiante s'était tournée à la recherche d'une personne seule qui pourrait l'accompagner.

Ne voulant pas gêner les autres, elle se mit sur le côté avec une moue boudeuse. Nami avait l'impression que c'était la seule personne assez idiote pour venir toute seule dans ce genre d'endroit souvent réservé aux couples. Après tout, c'était souvent là que les hommes affirmaient leur virilité devant une demoiselle en détresse qui, souvent, faisait semblant d'avoir peur pour se rapprocher de leur preux chevalier.

Les yeux de Nami se remplirent d'espoir et un sourire étira ses lèvres lorsqu'elle vit une personne seule se rapprocher du guichet. Un « Aaaah ~ » quitta ses lèvres alors que la demoiselle se disait que son attente touchait à sa fin.

AVENGEDINCHAINS

Quand Gabriel s'approcha de la maison hantée, il était persuadé d'y passer un bon moment. Pour sûr qu'il allait réussir à traverser ce petit endroit sans jamais avoir peur. Il était courageux, vaillant, n'importe qui aurait aimé se trouver à sa place, mais d'un autre côté, il avait un peu peur de ne pas réussir à trouver la sortie. Comment? Au pire, il allait sortir son téléphone et en allumer la torche, tout irait pour le mieux.

Malheureusement, quand il arriva si fièrement devant le guichet, on lui annonça qu'il ne pouvait entrer s'il n'était pas accompagné. On osait? On osait le repousser? On osait dire que sa divine personne ne suffisait pas à lui faire passer la porte? Il aurait dû emmener Anastasia, ou même Erena, n'importe qui, mais pas se présenter seul. Restait à trouver une personne qui accepterait de...

Cette fille, là-bas, elle avait l'air toute seule. Enfonçant les mains dans ses poches avec toute la bonne volonté dont il était capable, Gabriel s'approcha de cette fille - qui étrangement lui disait quelque chose - et lui adressa la parole.

« Hey. T'attends pour la maison? »

Une fois de plus, son japonais était bancal, mais il n'y accordait pas beaucoup d'importance. Tant qu'on comprenait ce qu'il voulait dire, où il venait en venir, alors Gabriel ne s'en inquiétait pas trop. Un sourire prit place sur son visage alors qu'il espérait une réponse positive. De toute façon, c'était évident qu’elle allait accepter. On ne restait pas tout seul, comme ça, posée sur un banc en attendant la chute des neiges. Alors oui, cette fille devait attendre quelqu’un, un preux chevalier venu tout droit du pays des rêves pour l’emmener à l’intérieur. Il était ce prince, ce chevalier sans armure… Bon, il venait du pays du rêve américain, ça comptait quand même ? Il s’en foutait un peu.

AVENGEDINCHAINS

C'était vraiment incompréhensible de devoir être accompagné pour entrer dans une maison hantée surtout quand on était motivé. Nami ne comprenait pas pourquoi on ne la laissait pas rentrer alors qu'aujourd'hui elle se sentait le courage en elle, non franchement c'était pas juste. Comment pouvait-on simplement lui dire d'attendre si elle voulait vraiment entrer ou sinon elle n'avait qu'à partir. Bien, elle resterait sagement à attendre qu'une personne fasse la même erreur qu'elle.

Un nouveau soupir quitta ses lèvres alors qu'elle commençait à désespérer, elle vit un homme approcher d'elle. Oui, son attente touchait à sa fin grâce au jeune qu'il lui semblait avoir vu quelque part. Où c'était la bonne question car cela pouvait être au café, à l'académie et à tellement d'autre endroit. Il valait mieux qu'elle ne se pose pas vraiment la question sinon on risquait d'en avoir pour plusieurs heures. L'osakan avait le don pour réfléchir pendant un long moment.

Lorsque le monsieur arriva vers elle, la demoiselle ne put retenir un sourire alors qu'il lui demandait si elle attendait pour la maison. Son sauveur, elle n'avait pas tord, elle espérait juste qu'il n'allait pas la prendre pour une folle ou se moquerait si jamais elle venait à avoir peur.

« Oui, j'attends pour la maison hantée. Vous aussi vous avez eu un refus parce que vous êtes seul ? »

C'était un bonhomme pourtant, ils voulaient vraiment des couples, c'était impossible autrement. Mais bon, Nami attendait depuis trop longtemps pour faire demi-tour maintenant.

« Je m'appelle Nami… Vous croyez qu'on doit retourner dans la file ou on va pouvoir passer ? »

C'est pas tout ça mais l'attente commençait à être vraiment longue pour la demoiselle. Elle ne partirait pas avant de pouvoir entrer dans cette maison pour l'explorer en espérant ne pas trop s'user les cordes vocales et faire mal aux tympans du jeune homme.

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Être coincé hors de cette attraction parce qu'il n'était pas accompagné, c'était au-delà du ridicule à ses yeux. Pourquoi ne pouvait-on simplement pas le laisser passer, avec toute sa magnificence ? Gabriel ne comprenait pas comment les gens de son entourage pouvaient passer à côté de ça. Enfin, avec un peu de chance, il allait quand même pouvoir s'en sortir et passer ? Allez, il n'avait qu'à trouver une fille pas trop moche pour entrer, il fallait juste un peu de chance… Et il avait raison, puisqu’une fille attendait justement un peu plus loin. Bon, ce n’était pas un premier prix de beauté, mais ça faisait l’affaire. Il voulait juste passer.

« Ouais, c’est débile comme fonctionnement. » répondit-il en ricanant. « Si j’avais su j’aurais emmené ma meuf. »

Parce que répéter qu’il était en couple était très important, évidemment, il ne fallait pas que cette fille pense qu’elle avait la moindre chance avec le grand Gabriel. L’américain adressa d’ailleurs un sourire à la gueuse quand elle lui apprit son prénom, juste avant de regarder la file.

« Gabriel. Mais Gab c’est bon aussi, si t’as plus simple. » Avec ton accent merdique, mais il n’allait pas le dire. « J’crois qu’on doit, ouais, mais on peut toujours essayer de s’infiltrer dans la file ? »

Faire la queue, c’était pour les faibles. C’était un truc un peu trop British pour lui, et il était impatient de rentrer enfin dans cette maison hantée.

« T’en penses quoi ? »

Lui, il était pour ! C’était tout ce qui comptait à ses yeux, d’ailleurs, et il ne tarda pas à saisir le poignet de la jeune femme pour la mener à sa suite, jusqu’à la file, afin de s’y incruster sans trop se gêner, feignant de connaître une personne dont il ne savait strictement rien. Il se moquait des convenances, ce n’était pas nouveau, malheureusement.

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Non Nami, on ne soupire pas en entendant les propos de son compagnon d'infortune parce que sans lui tu serais privé de maison hantée. On n'est pas non plus outré, on se retient du mieux possible pour ne pas paraître malpolie. Ah, elle refondrait le monde si elle pouvait pour inculquer un peu de respect à certain avec des coups de pieds aux fesses. La demoiselle était patience, non violente mais parfois certains la désespérait mais elle le cherchait aussi parce qu'elle se demandait depuis quand on qualifiait sa dulcinée de "meuf". Nami était peut-être devenu féministe un jour, sans s'en apercevoir parce qu'aux dernières nouvelles elle ne l'était pas.

« Je serais venue avec mon frère, dit-elle en croisant ses bras sous la poitrine. »

Michio, Yuya, un des deux auraient bien voulu comme ils ne pouvaient rien refuser à leur sœur quand elle les suppliait. Cependant, c'était trop tard désormais et Nami devait faire avec Gabriel qu'elle appellerait Gab… La demoiselle était sûre qu'avec son accent ça risquait de donner ce qu'elle ne voulait pas. Autant dire que moins elle en saurait sur le jeune homme mieux elle se porterait. Dire qu'elle n'était amour d'habitude n'était pas faux mais elle avait son caractère aussi.
Quand il parla de devoir retourna dans la file, Nami ne put retenir une grimace avant de décroiser les bras. C'était vraiment pas de chance. Elle n'avait pas envie de perdre plus de temps.

« Je suis pour qu'on s'infiltre dans la file ! Répondit-elle du tac-au-tac en décroisant les bras. »

Ils étaient là depuis trop longtemps pour devoir repartir tout au bout de la file et tant pis pour les râleurs ! Fallait être un peu rebelle de la vie parfois, et Nami ne l'était tellement pas qu'elle pouvait se le permettre cette fois-ci. Elle laissa même Gabriel lui prendre le poignet.
Cependant, alors qu'ils avaient rejoint une connaissance qu'ils ne connaissaient pas, la demoiselle entendit des gens râler et elle fronça les sourcils avant de leur lancer un regard noir. Eh, ce n'était pas parce qu'elle était petite qu'elle n'était pas hargneuse et ils durent le comprendre comme ils se turent.

Leur tour fut ensuite arrivé et l'étudiante s'était assez bien préparée mentalement et espérait que ça valent le coup ! Surtout qu'ils durent payer…. Trop'inzuste comme dirait Caliméro.

« J'espère que ça va valoir l'attente. »

Sinon, Rizvo… Révolution !

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Il aurait dû prendre Erena, mais elle était tellement chiante qu’elle n’aurait sûrement pas aimé l’attraction. Ce qu’elle était rabat-joie, quand elle voulait. Il se demandait parfois pourquoi il la gardait ; sûrement parce qu’elle était idole, populaire, et incroyablement bonne, accessoirement. La réputation et l’argent étaient les seules choses qui séduisaient l’américain, à défaut de parvenir à aimer quelqu’un d’autre que sa propre personne. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles il ne put que lever les yeux au ciel en entendant les propos de l’inconnue qui l’accompagnait. Qu’elle vienne avec son frère, si ça lui disait, il s’en foutait, lui. Il aurait bien trouvé une autre perdue pour l’accompagner.

D’un haussement d’épaule, il passa à autre chose, proposant de prendre leur place dans la file sans s’inquiéter du reste du monde. De toute façon, cette place lui revenait, il l’avait déjà faite une fois, la queue, et il n’avait pas l’intention de reprendre à zéro alors qu’il aurait pu déjà être en train d’arpenter les couloirs de cette maison hantée. En plus, il en était presque sûr, celle-ci allait être nulle. Oui, parce qu’il avait décidé qu’il n’était désormais plus possible que cet endroit soit cool, comme ils venaient de se faire rejeter comme des malpropres sous prétexte qu’ils étaient seuls. Ridicule.

De toute façon, il n’était pas question d’attendre pour longtemps pour entrer dans le bâtiment, et il avait déjà tiré la demoiselle à sa suite afin de s’intégrer à la file qui progressait lentement, bien trop lentement à son goût. Il ne se soucia pas de ceux qui râlèrent lorsqu’ils prirent la place qui leur était due et, quand il dut payer pour entrer, Gabriel ne manqua pas de laisser clairement paraître son mécontentement. Ce qu’il détestait qu’on se moque de lui comme ça, vraiment. Enfin, au moins, quelques instants plus tard, ils entrèrent enfin dans l’attraction.

L’ambiance était glauque, un peu trop à son goût, lui qui n’avait pas plus de courage qu’un enfant de douze ans et demi, et il leva des yeux incertains vers les différentes décorations qui ornaient les murs, déglutissant difficilement en voyant quelques visages se déformer, sursautant en entendant un cri un peu plus loin.

« Je… Je surveille tes arrières, tu peux avancer. » Annonça-t-il en bombant le torse, un peu trop fier pour admettre son inquiétude. « C’est safe, vas-y ! »

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Aaaah pourquoi Nami était venue seule alors qu'il y avait plein de gens qui auraient pu l'accompagner à la fête foraine mais elle n'avait pas oser leur demander. Certains étaient occupés aussi ce qui n'aidait pas. M'enfin, pour le coup la demoiselle aurait préféré ne pas avoir l'idée d'entrer dans la maison hanté alors que pleins de signaux auraient du l'en dissuader. Tout d'abord, la file d'attente assez longue, ensuite le fait qu'il fallait qu'elle soit accompagnée puis cette américain avec le melon et, pour finir, devoir attendre une nouvelle fois. Bon, pour ce dernier point, ils étaient juste passés devant tout le monde genre normal avant d'entrer dans l'attraction. Enfin !

L'étudiante suivit Gabriel à l'intérieur de la maison à une distance raisonnable de lui mais pas trop loin non plus… On ne savait pas, un monstre pouvait surgir de n'importe où, il fallait être prudent ! Et penser à donner son compagnon d'infortune avant de se faire attraper, il y avait plus à manger sur lui que sur elle non mais oh ! Puis elle était trop jeune pour mourir, trop petite aussi pour être remarquée. Allez, c'est safe, on avant.

« Tu… Tu veux pas assurer mes avants plu… Plutôt ? »

Peureuse comme pas deux, elle n'était pas du tout rassurée dans cet endroit et savait qu'il y avait plus de choses qui arrivaient devant que derrière. Elle était où sa maman ? Pourquoi elle n'était pas là à rassurer sa fille ?

« On peut pas cou… Courir jusqu'à la sortie ? »

Genre en fermant les yeux, se prendre tous les murs rien que pour sortir plus vite et rien voir passer. Au moins, ils n'auraient pas peur hein.
Gabriel devait passer devant en plus, après tout c'était lui l'homme pas Nami ! Cependant, elle commença à marcher puis décolla comme une plume en sentant quelque chose sur son épaule. La demoiselle n'avait pas retenu un cri puis une fois calmée, elle vit que c'était une toile d'araignée. Ils étaient pas sortis tous les deux.

« J'y arriverai pas, murmura-t-elle pour elle. »

Elle était où la sortie de secours à part loin ?

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Assurer ses avants ? Non mais elle était sérieuse, cette gueuse ? L’avait-elle seulement bien regardé avant d’évoquer une possibilité pareille ? Un froncement de sourcil accueillit cette proposition particulièrement stupide, et Gabriel secoua un peu la tête en fermant les yeux, bien trop anxieux pour avoir l’idée folle d’aider cette demoiselle, de toute façon. Il battait les couilles qu’elle ait peur, en vrai. Ce qui comptait, c’était qu’elle voie les trucs effrayants avant lui, histoire qu’il puisse faire genre il n’avait pas peur, lui. Oui, c’était salaud, il le savait, mais il s’en foutait tout simplement, tant qu’il était safe, lui.

« Non, c’est mieux si je surveille ton joli derrière. »

Il rit un peu en donnant une tape sur le postérieur de la jeune femme. La bienséance ? C’était un truc de vieille un peu trop aigrie, ça oui ! Il n’allait de toute façon pas passer devant elle. Malheureusement, être derrière ne l’empêcha pas de sursauter en réaction au cri que la demoiselle laissa elle-même échapper. Quelqu’un était mort ? Il s’était passé quelque chose ? Il fronça les sourcils et reprit la parole sèchement lorsqu’elle s’adressa à lui.

« Non mais t’es trop conne ? Tu m’as fait peur ! »

Oui, il avait peur tout seul, mais ce n’était rien.

« Allez, arrête de faire la nounouille maintenant, on avance ! »

D’un geste ferme, Gabriel se saisit du poignet de la nippone afin de la traîner à sa suite. Mais alors qu’il avançait d’un pas si décidé, il fut surpris par un homme au détour d’un couloir et, en apercevant son visage dans l’obscurité presque totale, il eut l’impression de faire une crise cardiaque et se laissa tomber par terre en s’agrippant à la jambe de la personne la plus proche, donc celle de sa chère compagne de l’heure, en couinant comme un enfant.

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