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Aujourd’hui est un grand jour, messieurs dames. Dans ma grande clémence, j’ai décidé de pardonner leurs conneries aux imbéciles de ce monde. Génial, non ? C’est ainsi que je ne reprocherai jamais à Erena d’être la meuf la plus chelou que cette terre ait portée, que je laisserai à Jie le privilège de m’approcher quand bon lui semblera, même si il a l’air d’avoir compris que plus il se tenait loin, moins il risquait de m’infecter avec son balai dans le cul. Après tout, les cons ne sont pas au courant qu’ils le sont, pas vrai ? Croyez-le ou non, je suis quelqu’un de tolérant, je leur pardonne tout, absolument tout ! Enfin, la notion de « tout » est relative, hein, j’ai pas vraiment envie qu’ils pensent qu’ils peuvent venir tourner autour de ma meuf et commencer à se prendre pour les rois du monde. Ça, c’est moi.

D’ailleurs, je crois qu’il serait temps que les étudiants de l’académie comprennent que, depuis quelques mois, ils foulent au pied les mêmes couloirs que la future idole mondiale, le futur roi de la pop, Gabriel Jackson, c’est comme ça qu’on m’appelle ! Ou Gabona, mais ça donne moins bien. J’y réfléchis encore, vous savez, mais je crois que j’arriverai à trouver un nom encore plus classe que les leurs. Parce que je serai plus cool que tous. Même Gady Gagab, ça ferait honte à mon talent.

Et pourtant, malgré tout le talent dont je déborde et qui doit sérieusement devenir insupportable pour les personnes qui me fréquentent et qui, à mon avis, ont de plus en plus de mal à accepter qu’une créature aussi talentueuse que moi fréquente les même cours d’eux (je ne les comprends pas non plus, ils devraient demander à ce que je devienne idole, eux aussi !), je n’ai toujours pas été convié à intégrer les BAG. Genre, l’hérésie !

Sérieusement, regardez le nom de ce groupe, regardez les lettres. Palindrome parfait ! [on évitera évidemment de dire à ce cher homme qu’un palindrome, ce n’est pas ça] Non, vraiment, ils abusent en refusant de m’accorder cette place tant méritée, le trône qui me revient de droit ! Le nom le dit, please.

Alors que je déambule dans les couloirs de l’académie, jetant des regards dégoûtés à certains étudiants qui pensent que le nouveau single de ce groupe de merde est une véritable perle, je résiste de toute mon âme à envoyer un message à Vodkalina. Ah, ce qu’elle me manque, elle aussi. Son esprit incroyablement vif, ses fesses aussi. Surtout ses fesses, elle est plus belle qu’intelligente. Je sais pas si je devrais dire maintenant à Erena que j’ai envie de la pécho. En fait je crois qu’elle apprécierait peut-être pas.

Ça me fait penser qu’il serait temps que je trouve ce putain de con de Kô, histoire de lui faire comprendre qu’il faut qu’il se sorte la main du slip et qu’il accepte de sortir avec moi, un de ces jours. Il réalise pas à quel point il sera pop s’il le fait ! Genre, really. J’suis sûr qu’il pourra enfin pécho quelque chose, ce puceau. Hm. Je crois qu’il est largement temps que je m’occupe de sa vie sexuelle, genre, avant que Yue ne vienne se jeter à mon cou pour me dire qu’elle m’aime et qu’elle m’a bâti un temple quelque part. Sérieusement. Si vraiment il a des problèmes, j’pourrais peut-être lui présenter Heaven ? Ça va, c’était quand même un bon coup, un peu, avec de la chance, elle suffisamment mauvaise pour la première fois de Kô.

Au final, je décide d’envoyer un message à Ana, pour lui rappeler à quel point j’aime ses fesses. Ok, ok, j’avoue, j’ai surtout envoyé un message à cette folle pour lui demander si elle a vraiment envie qu’on aille s’entraîner ce soir. Mention spéciale pour le string que j’veux qu’elle porte si on va courir. Parce que oui, si je traîne, c’est pas parce que je suis un putain de concentré de nutella trop fatty fatty pour courir, mais parce que j’ai une meilleure vue sur ses fesses. Tactique, tactique, les amis ! On peut pas être ami avec une bonita sans en profiter, ça serait criminel ! J’ai dit Bonita ? Je crois que Kô comment vraiment à déteindre sur moi.

Heureusement, mes goûts en matière de cuisine sont toujours meilleurs que les siens, tout comme mes préférences en matière de femme. C’est pour cette raison qu’en me dirigeant vers l’incroyable cantine de l’académie – tu parles, vu la bouffe dégueu qu’ils y servent, je préfère encore quand Erena cuisine chinois - je laisse mon regard se promener allègrement sur les paires de fesses qui se présentent autour de moi. Y a pas à dire, les étudiantes sont quand même bonnes. La joie des cours au milieu des apprenties idoles ! Enfin, je dis ça, mais c’est avant que mon regard ne tombe, en se relevant, sur le visage de l’une des nouvelles recrues de la troupe de marioles qui dansent derrière les BAG. Un sac de pantins désarticulés, ça oui, mais qui comprend quand même quelques bons éléments.

« Kotani-samaaaa ! m’exclamé-je en m’approchant d’elle, plus confiant que jamais. Tu vas bien ? Ça te va bien ce haut. J’ai appris que t’avais intégré les Jewels ? »

Ce sourire, cette beauté, cette joie de vivre, comme magic system. Ah, y a pas à dire, elle peut que tomber sous mon charme, là.

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Depuis sa promotion au rang de junior, depuis son intégration au sein des jewels, la vie de Maiko avait pas mal changée. En bien, évidemment. Mais comment aurait-il pu en être autrement ? En plus de s'engager sur une voie qu'elle rêvait de suivre, elle le faisait aux côtés de sa meilleure amie. Rien que ça, elle se sentait chanceuse au point de se dire que c'était peut-être le moment rêvé pour jouer à la loterie ! Passer plus de temps avec Yue qui lui avait manqué beaucoup plus qu'un peu dernièrement, ça ne pouvait qu'élargir le sourire qu'elle avait tous les matins en se levant.
Ensuite, et ça méritait un instant solennel sur un hymne classique... "eye of the tiger" peut-être... au moins une hola, trois tours de stade, une bonne centaine de high five et peut-être aussi sauter sur place en ayant l'air d'une abrutie un peu trop euphorique... bref, pour finir, elle avait démissionné. Oui ! Elle ne s'était pas faite virée, comme ça avait pu lui arriver à de maintes reprises en de rares occasions... non, elle avait démissionné ! Le Daivador n'était officiellement plus son patron ! Et on comprenait pourquoi son frère Yasuo avait eu l'air de vouloir faire trois tours de stade lui aussi en l'apprenant.

Si ses journées étaient pas mal occupées, elle avait eu une bonne formation niveau occupation et il valait mieux se lever pour suivre des entraînements ou des cours, que se lever parce que votre abruti de patron connaissait trop bien votre numéro, assez pour le composer pour des idioties à des heures parfois abusives.
Alors oui, elle était débordée, rares étaient les moments de temps libre, mais franchement, elle n'allait pas s'en plain...
Dis Maiko, toi la grande occupée, tu nous expliques pourquoi t'es actuellement en pleine partie de Tetris ?
Rectification ! Certes, elle était en pleine partie de Tetris, mais elle bataillait avec ses briques tout en se servant à manger ! Voyez, elle travaillait tellement qu'elle était obligée de faire plusieurs choses à la fois !

Et si l'importance d'une partie de tetris nous échappait, si apprendre qu'elle y jouait régulièrement pendant son temps libre ces temps-ci nous étonnait, sachez simplement qu'elle bataillait actuellement pour l'honneur. Parce que sur cette gameboy, il y avait un record qui battait le sien et que ce record était détenu par l'infâme sith qu'était son ex patron ! Elle ne pouvait pas... non, laisser passer ça, c'était une trahison à son sang ! En d'autres termes, elle était beaucoup trop fière pour laisser le Serizawa la battre sur un terrain qu'elle pensait mieux connaître jusque là.
Malheureusement... il était bon... si bon que recommencer encore et encore ne suffisait pas à reprendre la top place tant convoitée.
Il avait triché ! C'était sûr qu'il avait triché ! Elle ne savait pas comment on pouvait tricher au tetris, mais il avait trouvé le moyen de le faire... c'était impossible autrement !
Aaaah les mauvaises perdantes... une plaie.

Attrapant son dessert d'une main distraite, l'idée de demander de l'aide à son partenaire jedi, alias son frère Ren, lui avait traversé l'esprit. Elle n'était peut-être pas l'élue. Cette mission là n'était pas la sienne mais celle de son aîné.
Refusant l'idée d'abandonner, malgré cet éventuel plan de secours, elle s'était apprêtée à relever les yeux au moins pour trouver une table sans causer un incident cafériatique, quand son nom curieusement suivi d'un "sama" lui avait fait tourner la tête dans une autre direction.
Les issues de secours se trouvent à l’avant, au milieu et à l’arrière de l’appareil… une belle phrase probablement pour cette occasion pourtant …

« Salut ! … merci… » nous excuserons la méfiance qui se lisait sur son visage. Nous l’excuserons par quelques expériences passées du Gabouchois, une langue qu’on entendait peu dans ces contrées mais à laquelle il fallait vite s’habituer si on voulait survivre « Toi… toi… t’as de très jolis cheveux ! » … quoi ? Fallait bien se montrer polie « T’as changé de shampooing ? »

Tais-toi Maiko, n’essaie pas de faire la conversation parce qu’une Kotani n’est jamais désarmée de… de… non, on ne trouvait pas franchement de mots pour cette réponse un peu spéciale.
Ici, il valait mieux analyser la situation.
Voyons… il semblait aimable, il n’avait pas l’air d’être sur le point de lui sortir le mode Gasanova.
Réanalyse la situation, le fait qu’il complimente ton haut indique clairement qu’il y a un risque d’une menace potentielle qu’il te faudra sans doute contrer. Bien sûr, dans l’histoire, elle savait que tout était de sa faute. Jamais Gabriel ne l’aurait dragué la première fois si elle ne lui avait pas donné un jouet de happy meal… aaaaah, si elle avait su que ça faisait fondre les mecs, elle en aurait offert toute une collection à son ex avant qu’il n’aille voir ailleurs !

« ça va… je me bats juste avec ce truc idiot » agitant sa console qu’elle avait mis sur pause, elle avait finalement posé son plateau sur la table la plus proche plus parce qu’elle avait l’air con plantée au milieu d’un réfectoire que pour s’installer « Et oui, on ne peut rien te cacher. »

Reste digne Maiko, ne t’embarque pas dans un long monologue enthousiaste qu’une petite fille de 3 ans pourrait avoir. S’installant à table, gardant un air détaché quand le sourire du nain Simplet risquait à tout moment de s’accrocher à ses lèvres, elle avait ajouté :

« Et toi ? Quoi de neuf ? »

… quoi ? Elle connaissait Daivador. Le fourbe, l’infâme, l’ennemi de l’Empire ! A côté Gabriel ne méritait pas la décapitation. Parce qu’il semblait ami avec Kô, il échappait même à une peine de prison. Il était juste… franchement, elle n’était pas certaine qu’il existe réellement un mot… mais on pouvait en inventer un juste pour lui !

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Je fais le gentil, le souriant, la personne vraiment prête à aimer et aider les autres, mais en vrai on va pas se leurrer. Jewels, c’est le pet qui annonce la merde. Un rot qui sent le vomi. J’veux dire, il y a quand même Zhang dedans, sans oublier les mioches qu’ils ont jugé bon d’ajouter parce qu’ils seraient peut-être un peu plus beaux que lui. Non, franchement, je comprends pas comment une formation pareille a pu voir le jour et, si Maiko n’en faisait pas partie, j’aurais quelques problèmes à accepter sa création. J’veux dire… Comme c’est une pote de Kô, elle mérite d’être là. Un peu comme Futaba, quoi. Limite, pour eux, je pourrais dire que je suis fier. Limite.

« De rieeen ! » Une réaction, yaaaaas. « Euh… Non ? T’sais, c’est pas parce que je fais un compliment qu’il m’en faut un. »

Genre, elle a cru qu’elle allait réussir à me charmer en me faisant un compliment, la gueuse ? J’crois qu’il serait temps que le monde comprenne une chose bien claire : je sais que je suis cool. Je sais que mon charisme et mon franc parler plaisent au monde entier, qu’il faudrait même qu’ils me fassent passer major directement. C’est précisément pour cette raison que rester bloquer au bas de l’échelle m’agace furieusement ! Je veux dire, s’il vous plait, un peu de logique : à partir du moment où vous rencontrez un dieu, pourquoi le traiter comme un mortel, hein ?

« Tu veux que je t’aide ? Je gère pas mal ces choses-là. »

Tetris, s’il vous plait… J’étais pas né quand ce truc est sorti ! J’ai envie de rire à sa gueule, un peu, mais ça pourrirait totalement ma tentative, mon approche, ma drague incroyable. Non, mais franchement, Tetris. Je m’installe non loin de la demoiselle, sans même me gêner. Comme de toute façon elle parle avec moi, je vois pas pourquoi ça la dérangerait !

« Rien, rien, la routine. J’essaie d’aider mes potes mais ils captent pas trop. » Je ris un peu, puis je reprends la parole en regardant son plateau d’un air un peu dépité. « Tu manges que ça ? »

Bon ok, j’ai pas vraiment regardé son plateau et je sais même pas ce qu’elle a mis dessus, m’enfin, c’est pas grave. Transition. Discours. Parole divine. Je souris de nouveaux.

« Tu sais, j’suis content d’être ami avec quelqu’un comme toi ! »

Le monde est mon ami. Surtout les célébrités que je côtoie.

« J’crois qu’on devrait se voir plus souvent ! »

Dis sur ce ton, normalement, on ne peut pas être plus clair. Ouais, je vous entends venir avec Erena. Erena qui me délaisse royalement et ne sait peut-être même plus que j’existe ! Cette petite gueuse. Elle n’a pas compris qu’un jour, en restant avec moi, elle serait la copine de l’idole la plus parfaite de ce monde. Franchement, ça me déçoit, les gens aussi cons.

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... les points de suspension. C'était une excellente ponctuation pour aller avec Gabriel. Clairement, elle ne parlait pas couramment le gabouchois et il serait bon d'envisager de demander à Kô des cours en accéléré. Arquant un sourcil, la question "que dire ?" lui était venue en tête.
Le plus simple, c'était peut-être encore de ne rien dire. Si le silence ne lui correspondait généralement pas, le destin avait peut-être mis Gabriel sur sa route pour lui enseigner. Il était peut-être celui qui l'aiderait à fermer sa bouche de temps en temps. Dommage, il venait un peu tard, elle avait eu le temps de se faire virer plusieurs fois avant son arrivée.
... sans compter qu'on n'était pas certain qu'une Kotani n'oublie ses enseignements une fois devant vous le client bien lourd de chez Ronald McDonald qui demandait un big mac mais sans la viande, sans la salade, sans les cornichons pour répondre ensuite à votre "vous voulez juste le pain quoi ?" : "non je veux un big mac mais sans la viande, sans la salade et blabla". Aaaah elle en avait côtoyé des lourds !

« Désolée... j'ai pas pu résister en voyant tes cheveux ! »

Oui... et manifestement, même en présence d'un Gabriel, une Kotani ne savait pas se la fermer.
Bref, nous passerons sur l'ironie pour en revenir à ce problème préoccupant de cette partie de Tetris. Et pour le coup, Gabriel était passé de l'étrange phénomène au potentiel héros. C'est vrai qu'il avait une tête à gérer ce genre de choses !
Maiko... si tu sous-entends qu'il ressemble à un geek qui passe sa vie sur sa console et ne sort jamais de chez lui, mieux vaut reparler de ses cheveux, ce sera toujours moins pire ! On t'assure, tu peux même parler de cette manière ingénieuse qu'il a de placer sa raie tous les matins.

« C'est vrai ? » c'est ça, joue l'étonnée alors que tu pensais y'a pas 5 secondes qu'il ressemblait à un mec capable de réciter par coeur les map d'un jeu mystère. Ok, ce n'était pas comme Tetris « Ecoute, si tu bats le record sur cette console, tu deviens officiellement mon héros ! »

Non, là sérieux, il devient urgent d'appeler Kô. Il y a des choses qu'il est inutile de dire à un Gabriel ! Il n'a pas besoin de flatteries ! Il serait d'ailleurs plus sage d'attendre de voir Ren le soir plutôt que de lui tendre ta console comme tu viens de le faire. Mais passons, certains Kotani étaient réputés pour prendre les mauvaises décisions :

« Oh... ok ! » quoi ? Elle voulait bien s'éterniser sur cette preuve d'altruisme mais vu que les cheveux n'avaient pas marché plus tôt. Parler correctement le Gabouchois ça ne voulait pas dire le parler trop « Oui. Et toi, tu manges pas ? »

Et ça, c'était comme inviter l'être suprêmement incompréhensible à sa table !
Bon, ok, il s'était déjà installé de toute manière. On l'avait compris, malgré ses bizarreries, le Choi bénéficiait manifestement d'un seuil de tolérance assez élevé. Mais après tout, ils étaient amis ! Depuis quand ? Bah... elle n'avait pas reçu le mémo mais selon les dires de l'être unique, ils l'étaient.
Ne cherche pas à comprendre Kotani, d'autres y ont laissé bien trop de neurones avant toi. Soit il aime vraiment les jouets du happy meal, soit c'est une nouvelle technique d'introduction au Gasanova... auquel cas, reste sur tes gardes... pourtant :

« Ouais, si tu veux. On devrait prévoir un truc avec Kô et Yue à l'occasion ! » Maiko, dernièrement, tu traînes trop avec Yue. Soit ça, soit c'est battre ce record qui t'obsède un peu trop à voir comment elle avait recentré le Choi en lui désignant la console d'un doigt « J'ai déjà commencé une partie mais si tu veux tu peux reprendre du début. Normalement je suis assez bonne à ça mais depuis que le démon a touché cette console, j'ai l'impression que j'ai jamais été aussi nulle. »

Tetris Maiko. C'est juste un Tetris !
Non. C'était l'honneur Kotanien qui était en jeu !

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Je ne sais pas trop ce qu’elle veut avec mes cheveux. Enfin, si, en vrai, je sais parfaitement qu’ils sont incroyablement bien coiffés, que je dois être plutôt beau gosse, tout ça, mais je ne vois pas pourquoi elle a soudainement décidé de m’en faire le compliment. Parce que je lui en ai fait un ? Elle est mignonne. Je souris comme un imbécile et hoche la tête en approuvant son idée. Devenir son héros officiellement, c’est un peu ce que je veux. Qu’elle me donne la récompense du héros aussi, d’ailleurs, mais elle peut avoir besoin de prendre son temps, cette petite. Sans attendre, je me saisis de la console qu’elle me tend et jette un œil à l’écran, intéressé. Ouais, les jeux vidéo, c’est un peu mon dada, même si Tetris n’est pas mon préféré.

« Non, j’ai déjà mangé. »

Un héros n’a pas besoin de nourriture, un héros se bat seul contre le monde et ne manque jamais de rien. Ah, je devrais peut-être lui dire que je me suis bouffé un MacDo la veille et que je me sens pas trop trop bien depuis ? Bon, c’est peut-être la bière. Comme si elle avait besoin de savoir ça, vraiment, où va le monde ? Après un moment, je repose le regard sur la divine console qu’elle vient de me tendre et, quand je l’entends répondre positivement à mon idée si géniale, un large sourire s’étend sur mon visage.

« Ouais, si tu veux ! Ou… Rien que tous les deux ? »

Bon, si elle ne saisit pas l’allusion, je ne peux plus rien pour cette pauvre âme en peine. Je ne perds rien de mon sourire et hoche la tête en relançant la partie sans aucune pitié. Je ne suis pas du genre à perdre du temps et, vu qu’il est quand même question d’un jeu qui prend longtemps, je ne compte pas abandonner. Par contre, je ne supporte pas de jouer sans son et me permets de le mettre un peu plus fort, bien que la musique soit entêtante à souhait. Le genre de truc qui ne vous lâche jamais, vous hante jusque dans votre sommeil. Comme moi, en fait ?

« Bon, je vais essayer de battre ton record et tu nous trouves un lieu de rendez-vous, ça te va ? »

Et d’un œil expert, je guette l’arrivée des petits blocs que je vais devoir imbriquer les uns aux autres. Ah, je vous épargne les allusions que je pourrais faire au sujet de ce jeu. Ne suis-je pas trop bon ? Il faut que je reste subtil, histoire que Maiko ne fuie pas en courant… Mais ouais, j’espère qu’elle va trouver un lieu de rendez-vous cool et qu’elle acceptera de ne pas emmener Kô et Yue avec nous.

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Fronçant légèrement les sourcils, Kotani Junior avait dévisagé plusieurs secondes son voisin.
Que tous les deux ?
Oui, tu sais Maiko. Comme dans 1+1 ou 3-1 ou 4/2. Comme dans vous, sans Kô et Yue quoi. Comme dans « méfiance, Gasanova en approche ». Pour le coup, être incompréhensible ou pas, on peut difficilement faire plus clair !

« Tu me dragues là non ? » Et au moins, ils parlaient le même langage. Elle n’avait pas appris quelque part dans son éducation, à peine existante, à être un peu moins directe, plus subtile ? « Parce que si tu veux de nouveaux jouets du Happy Meal, c’est pas la peine de faire tout ça tu sais. » et globalement, surtout, un peu moins con ? Parce que si c’était un changement de conversation, on avait connu mieux… et à de nombreuses reprises. Le pire, c’était probablement que ce n’était pas une technique d’esquive chez une Kotani qui considérait qu’esquiver était un sacrifice de l’honneur…. Maintenant entre celui qui recevait les jouets de Ronald à l’ancien restaurant où elle travaillait, ou celle qui en faisait du « trafic »… on ne savait pas vraiment à qui donner le diplôme « J’ai toujours un contact là-bas, alors c’est assez facile de s’en procurer. » c’était un langage codé pour parler de drogues ou on était toujours sur les collections de Ronald là ? Remarque faut dire que ce clown… il n’avait pas l’air très net « Je t’en avais même mis de côté pour te les donner la prochaine fois que tu venais au restaurant… mais après je me suis faite « malencontreusement » virée ! D’ailleurs, je persiste à croire que j’y étais pour rien cette fois ! … comme toutes les autres fois ! … pas si nombreuses que ça au passage ! Et mon dernier boulot, J’AI démissionné ! » Maiko … ? … ok, il y avait le Gabouchois, et le Maikouchois manifestement. Qu’on comprenne cette brave bête, elle avait toutes les raisons d’en être fière… « J’ai fais ça toute seule ! Sans même une menace de licenciement avant ! »

… sauf que le Choi n’en n’avait probablement rien à faire. Et qu’elle aurait sans doute fini par se faire virer à force de menacer son ancien patron.
Au final, oui, parler tetris, c’était la meilleure occupation. Et les célèbres briques devaient avoir quelque chose d’un peu trop obsédant pour qu’elles se focalisent autant dessus, sans même se soucier de la gêne de cette musique pour les personnes désireuses de déjeuner en paix :

« Choi Gabriel, tu bats ce record, je t’emmène faire le tour du Monde ! »

… ok, on le sait que ça te tiens à cœur pour l’honneur Kotanien qu’un Serizawa n’ait plus le meilleur score quelque part dans cette console. Mais… sérieusement ?

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Je dois vous l'avouer, je suis particulièrement fier de ma petite technique d'approche. Parler avec Maiko, c'est comme conquérir une partie du monde. Certes, elle ne sera jamais aussi bien qu'Anastasia, ni même à moitié aussi bonne, mais je dois avouer qu'attirer son attention me donne un certain sentiment d'accomplissement personnel. Oui, parfaitement ! Accomplissement personnel. Voilà un mot que j'aime beaucoup. Ma vie en est remplie. Si seulement je pouvais accomplir autre chose que des imbécilités, ça serait encore mieux. Je ricane pour moi-même et lève les yeux.

« Peut-être ? Qui sait ? Est-ce que j'ai l'air de te draguer ? »

Je lui souris sans attendre et recommence mon petit manège en ignorant royalement le flot de stupidités qu'elle me lance. Ah, les jouets de ce très cher Ronald. Bon, j'ai peut-être un peu abusé l'autre jour, parce que j'avais vraiment envie de recevoir cette chose et que, horreur, malheur, je n'avais pas reçu la bonne. Maintenant, elle pourrait peut-être l'oublier ? Pourquoi ne retient-on que mes conneries ? Mes moments d'intelligence sont tellement plus précieux. Oui, plus rares aussi, comme l'or. Comme le diamant. Cherchez pas.

« Un rendez-vous suffira, Bella. Le tour du monde, je le fais rien qu'en regardant dans tes yeux. »

Pick-up line attempt : failed. C'est bizarre, ça sonnait mille fois mieux dans mon esprit, lorsque j'y pensais. Comme souvent en vérité. Je fais mine de me concentrer en fronçant les sourcils et je continue à jouer tranquillement. Je ne sais pas si je parviendrai à battre son record, mais j'ai la motivation du feu de dieu, au moins. Enfin un jeu qui ne me demande pas de parler japonais couramment.

« Tu trouves pas ça dommage qu'on soit pas collègues ? Moi ça m'attriste, vraiment. »

Oui, tellement que j’en pleure presque, regardez. Ah, non, c’est la concentration. Dommage. J’espère qu’elle comprendra l’allusion.

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Est-ce qu’il avait l’air de la draguer ?
Pinçant les lèvres, semblant réfléchir quelques secondes, la réponse était pourtant évidente. Réponse à une question qu’elle avait posé la première à la base mais passons le plus important était bien d’y répondre pour… prendre ses jambes à son cou ?
On sait, on sait, une Kotani ne fuit jamais devant la menace. Encore moins quand cette menace est un ami de Kô, certes un peu étrange, mais pas avec un mauvais fond. Aaaaah, être formée aux siths ça agrandissait sans aucun doute votre tolérance !

« Franchement ? » Penchant légèrement la tête sur le côté, la suite n’avait pas tardé « Un peu. » Un peu seulement ? Ok, plus qu’un peu. Mais très sincèrement, il avait déjà fait pire « Mais comme tu viens d’une autre galaxie, on a parfois du mal à te suivre. »

Au moins, on n’allait pas lui reprocher son manque de franchise.
Méditant toujours sur la question, elle s’était décidée à s’attaquer à son repas avant qu’il ne passe de tiède à froid. Une bouchée, le temps de se saisir de son verre d’eau pour le porter à ses lèvres et… oui, un peu plus et Choi Gabriel était responsable de sa mort par étouffement « Cette fois c’est sûr… » Sans blague Einstein ? Qui pourrait encore avoir des doutes avec la subtilité made in Choi ? « Dis, t’étais pas avec quelqu’un aux dernières nouvelles ? »

Oh tactique maligne. Elle avait bien entendu parler de ça, oui, mais rappeler à un mec qu’il a une copine n’est parfois pas suffisant. Y’en a qui s’en foute, genre ton ex… que tu aurais dû pendre haut et court au passage. De la clémence, finalement une Kotani en avait mais il était encore plus miraculeux de constater qu’elle était également capable de patience. Prendre son plateau et aller manger ailleurs, reprendre sa console et lui prier de la laisser en paix, ce genre d’action plutôt que cet air d’incompréhension avant de finalement les boire ces gorgées d’eau :

« On le sera peut-être un jour. » c’était une question au sens propre non ? Y’avait un sous-entendu caché ? Où était le mexicain quand on avait besoin d’un traducteur ? « Avec Kô aussi ! »

Ah bah il était là !

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Il faut parfois dire les choses comme elles sont : j’aime les belles femmes. Maiko n’est pas forcément ce que j’appellerais une femme, étant donné son jeune âge, mais elle reste sacrément bonne, foi d’américain. Elle n’a pas de formes, mais ça ne change rien, je l’aime bien quand même. Elle a l’air d’être assez intelligente pour devenir riche et célèbre, et c’est précisément ce qu’il me faut actuellement ! Avec Erena qui m’ignore royalement, j’ai pas trop le choix. Il faut que je trouve une personne capable de me donner l’attention dont j’ai besoin, c’est-à-dire celle de son public. Car oui, c’est également parce qu’on me verra en compagnie de cette charmante créature qu’on viendra vers moi, pas vrai ? S’entourer des meilleurs pour devenir le leader, c’est mon plan.

« Hm… C’est parce qu’on a une perception des choses totalement différente, ça ! » J’éclate de rire. « Je suis facile à comprendre, en vrai. »

S’ensuivent quelques propos fort bien choisis, évidemment, et l’expression de ma galanterie dans toute sa splendeur. Ah, ses yeux ne sont-ils pas magnifiques ? Je ne les ai pas regardés un instant. Je souris de toutes mes dents, prêtant attention à ses propos. Rapidement, mes lèvres se pincent, puis je soupire en laissant ma langue claquer contre mon palais à trois reprises.

« Maiko, chère Maiko. » Je sais, vous attendez la suite. « Ta loyauté te fait honneur. Une véritable princesse des temps modernes ! » Dois-je préciser que je l’ai mauvaise, alors que j’agite la main à la façon d’un chef d’orchestre un peu trop lent. Elle ne comprend donc pas ma détresse ? Ma paume trouve le chemin de mon cœur et s’y pose en un soupir las. Je reprends avec un accent italien marqué. « Je crains qu’elle ne m’aime plus. Je ne sens plus l’étincelle de l’amour. »

J’affiche un air renfrogné en entendant sa proposition, fort peu à mon avantage. « Ah, mais laisse Kô en dehors de tout ça ! » Aucune réceptivité, je suis profondément déçu. « J’veux juste qu’on fasse un truc toi et moi. Tu vois ? Toi. Et moi. » Ajouté-je en la désignant de mes index. Je pointe ensuite mes clavicules en y tapotant deux fois. C’est quand même clair, non ?