Son luminou attendrait… pourquoi ?
Ça Naoki, c’est probablement parce que tu as pris en photo ton prof préféré à de trop nombreuses reprises et que tu as trop déconné sur le sujet. Tu sais, avant de partager des verres avec lui ? Cette période de ta vie où tu n’arrêtais pas de l’emmerder ?
Lui ? Faire ça aux autres ? Ah non, ce n’était pas son genre ! Il n’y avait pas plus mignon que lui, il était un petit ange et il méritait même de porter une auréole.
… oui, l’alcool le faisait manifestement souffrir d’une amnésie passagère puisqu’il avait même poussé le culot jusqu’à afficher cet air peiné de gamin puni injustement « Mais je suis toujours sage ! » non… vraiment… trouve quelque chose de plus crédible à affirmer « J’ai eu plein de trophées ! Le trophée du plus sage, le trophée du moins pas sage et même le trophée de la loutre avisée ! » hein ? Laissez tomber, il avait trop bu pour raconter quelque chose de crédible et il était déjà con même sans alcool alors « A l’école, on disait toujours aux autres élèves : prenez exemple sur Naoki, il est si sage ! » … ok ça sonnait con et pas très crédible. Mais pour le coup, enfant, il pouvait effectivement être qualifié de sage. Le genre de sujet qu’il esquivait avec ou sans alcool, la sincérité sur son passé, était resté sous la forme d’une connerie « Même tatie dit toujours à tonton de me voir comme un modèle. » vraiment Naoki, arrête d’appeler un homme tatie parce qu’on va finir par croire que tes oncles sont réellement en couple…. Bah, quelque part, c’était un peu le cas « Steuplé Kazie, promis j’te prendrai plus en photo ! Mon luminou va me gronder. Il sait même pas où je suis ! » c’était sûr qu’il pourrait jamais aller au poney … et pourtant, son luminou n’était pas encore si mère poule « Et puis surtout, il me manque vraiment beaucoup…. » ça c’était vrai qu’il lui manquait son Michan. Assez pour qu’une moue boudeuse enfantine ne tente d’attendrir un prof qui… chantait les Gipsy Kings. Laisse tomber Naoki, tu relanceras le sujet si vous vous en sortez vivant.

Et d’ailleurs, il avait manqué de se retrouver en aventure en solo à l’instant. Si dans des réflexes d’homme bourré, le bras de Naoki s’était tendu et qu’un début de « attention » avait été prononcé, on doutait qu’il aurait été capable d’être un héros ce soir à voir comment la voiture s’était arrêtée si près de son Kazie « J’ai faim. Je veux un yop. » … oui, le stress s’était lu très clairement dans ses yeux… rentrez à l’hôtel bande d’alcooliques « A la fraise ou au chocolat. » oui, mais et si tu aidais plutôt ton prof à donner les directions de l’hôtel à ce conducteur qui a manqué de le tuer ? « Dites Msieur, vous savez où on vend des yop ? » … entre les yaourts et ton luminou, t’as un sérieux problème de drogue jeune homme. Et d’inutilité.
Poussant un soupir, il s’était néanmoins décidé à prendre la place de son aîné dans un « Laisse-moi faire. » avant d’être pris de doute et de le regarder dans un « Attends… tu crois qu’il va bien le prendre si j’lui crache dessus ? » … Naoki, surtout, ne fais pas ça. Ouais mais, en même temps, si Kazie ne lui avait pas confisqué son portable il aurait pu appeler Kô quand à ce jour, il n’en n’était qu’à ces débuts d’espagnol et à un niveau clairement plus élevé d’alcoolisme « D’un autre côté, je suis italien… » non, tu ne l’es pas « … et entre gens du Sud on se comprend ! » et voilà pourquoi, ce crétin s’était mis à parler italien au lieu de tenter l’espagnol « Dites M’sieur, on voudrait acheter des yop, vous pouvez nous emmener ? A Lima si possible. »

L’hôtel Naoki, l’hôtel ! Ah oui mais comme le type avait hoché la tête et leur avait fait signe de monter, c’est un regard tout fier qu’il avait tourné vers son professeur avant de monter dans la voiture. Voyons le côté positif, il avait pensé à donner la ville.
Mais c’est clair qu’un supermarché, à cette heure-là, Kazie allait être content ! Remarque, ils se trouveraient peut-être un coin où dormir. Tout ce qui comptait dans le fond, c’était les yop. En mangeant, il aurait du temps pour réclamer son téléphone et après… ce serait sympa de retourner à l’hôtel. Hôtel devant lequel ils venaient de passer en voiture après une quinzaine de minutes de route et que Naoki venait de pointer dans un « Oh regarde, on dirait… » phrase qui s’était vue coupée par l’arrêt brutal du véhicule et un « Hotel ? » du conducteur.
… on ne savait pas par quel miracle ils étaient de retour ici, peut-être que le conducteur avait de la famille italienne, ou peut-être que celui qui les avait mis dans cette situation à la base avait eu pitié d’eux mais vu l’air déçu du rital en descendant de voiture, on était prêt à parier que cet heureux dénouement lui posait problème :

« De toute façon, les gens comprennent jamais rien… »

C’est vrai ça, c’était souvent la guerre pour avoir un yop.
Résultat il allait peut-être se coucher le ventre vide et sans parler à son luminou en plus.
En même temps, il se voyait mal rester dans une voiture où le type avait l’air quand même un peu louche maintenant qu’il y pensait. C’est vrai, c’était bizarre d’avoir un baigneur auquel il manquait les yeux dans un siège auto….